Hospitality Goes Green

Invoqué par les Grands Shamans visionnaires, le Suprême Esprit de la Grande Transition souffle sur l’économie bruxelloise, nourrissant et inspirant l’imaginaire et les engagements des entrepreneu·r·se·s au grand cœur.

Fortifié·e·s par ces vents de courage, de créativité et de conviction, ces femmes et ces hommes empli·e·s d’espérance s’engagent avec détermination sur les chemins qui mènent à un avenir radieux, respectueux de Mère Nature et des générations futures.

C’est joli ce que vous racontez là, Lively.
On ne comprend pas bien mais c’est mignon. Si, si.

Mais au fait, ça veut dire quoi ?

OK, Ok.
On met la poésie épique sur pause et on explique.

Le fait est que les acteurs économiques bruxellois ont, pour leur très grande majorité, conscience de leur rôles et de leurs responsabilités dans les combats à mener pour relever les défis écologiques et sociétaux qui se présentent à nous.

Crise climatique, épuisement du système économique actuel, raréfaction des ressources… les challenges que nous devons affronter aujourd’hui sont cruciaux pour notre avenir proche.

Et le fait est que de nombreuses filières sont d’ores et déjà engagées sur cette voie et s’organisent en conséquence.

C’est notamment le cas du secteur du tourisme et de l’événementiel bruxellois (Hospitality) qui, avec l’appui de hub.brussels et du gouvernement régional, développe des actions et des projets permettant de réaliser cette transition.

En deux mots, le tourisme bruxellois est en marche.

Pour bien comprendre ces engagements des acteurs de la filière, nous avons eu le plaisir de rencontrer Véronique Renard, manager du cluster hospitality.brussels mis en place par hub.brussels, l’agence bruxelloise des entreprises.


Un cluster pour le tourisme et l’événementiel bruxellois

Avant d’aller plus loin, on a voulu comprendre ce qu’était exactement ce cluster hospitality.brussels.

Du coup, Véronique, ce cluster, il sert à quoi ?

« Le cluster hospitality.brussels, c’est un réseau bruxellois qui regroupe des entreprises et des start-up du tourisme, de l’événementiel et de la culture, ainsi que des fédérations, des associations, des acteurs publics, des acteurs économiques, de la recherche, etc.
Un maximum d’acteurs de la filière, en fait.

Donc, pour Bruxelles, ça va être les acteurs de l’hébergement, de la restauration, les organisateurs d’événements, les musées, le monde du voyage, les transports, la culture, etc.
C’est tout ça et bien plus encore, la filière de l’hospitalité ».

« Et son rôle au cluster, c’est vraiment de stimuler, de soutenir, de coacher, de conseiller toutes ces start-up et ces entreprises bruxelloises de l’hospitalité en vue de stimuler leur croissance.
Enfin, ça, c’est la base ».

Véronique Renard, manager du cluster hospitality.brussels

Réponse limpide. Merci, Véronique.
Et, concrètement, vous faites quoi ?

« En fait, nous travaillons sur 3 axes principaux :

En premier lieu, nous encourageons et nous soutenons l’entreprenariat dans les secteurs du tourisme et de l’événementiel. On accueille des projets que nous accompagnons pour qu’ils se développent le mieux possible et dans les meilleures conditions.

Notre deuxième axe de travail, c’est le soutien à l’innovation.
C’est fondamental.
Et, bien sûr, on ne parle pas que d’innovation technologique, mais tout autant d’innovation organisationnelle, d’innovation marketing, de création de nouveaux produits, etc.
L’idée c’est vraiment de soutenir les entreprises innovantes dans le secteur touristique et de les mettre en lumière.

Enfin, nous intervenons pour créer des synergies et pour encourager des approches et des innovations multidisciplinaires.
Et pour ça, on organise tout au long de l’année des rencontres, des conférences, des formations, des workshops., etc. ».

Welcome in Brussels !

OK on a saisi.
Et on comprend que, pour une ville internationale et ouverte sur le monde comme Bruxelles, c’est un secteur d’activité essentiel.
Et, du coup, les missions que remplit le cluster le sont tout autant.

Et maintenant que c’est plus clair, creusons un peu plus cette question de l’hospitalité bruxelloise en transition.


Une vraie conscience des enjeux

Le moins qu’on puisse dire c’est que le secteur ne se voile pas la face quant aux réalités qu’il doit affronter.
A ce sujet, la prise de conscience est claire :

« C’est évident.
Nous avons trois énormes défis à relever dans le secteur de l’hospitalité et c’est à l’échelle mondiale : l’urgence climatique, la biodiversité et le surtourisme.
Sur ce point, on a vu ce qui se passait dans certaines grandes villes un peu avant la pandémie comme à Amsterdam, Barcelone, etc. 
Et ce n’est simplement plus possible ».

Le tourisme de masse, un problème majeur – Ici à Barcelone
Source : Courrier International
Cauchemar en perspective
Source : CNCD

« C’est clair que si on n’évolue pas vers un tourisme plus durable et plus responsable, si on ne change pas notre façon de faire du business, le tourisme risque certainement de se tarir et de prendre fin ».

Véronique Renard, manager du cluster hospitality.brussels

« Donc on n’a pas le choix, et c’est aussi ce que pense l’Organisation Mondiale du Tourisme, nous devons aller vers des formes de tourisme qui prennent en compte leurs impacts, environnementaux, sociaux et économiques. 

Et cela, en tenant aussi compte des besoins des touristes, des communautés locales, des habitants, des Bruxellois, de l’industrie et, bien sûr, de l’environnement ».

Je vous le disais.
Pas de langue de bois. Le secteur a conscience de ses responsabilités et des enjeux.
Et, sur cette base, on peut construire et avancer.


Ensemble pour un tourisme durable à Bruxelles

Ces enjeux sont colossaux, on l’aura compris.
Maintenant la question, c’est le comment.
Comment le secteur du tourisme et de l’événementiel entend s’inscrire dans la Grande transition.

Et là aussi, au sein du cluster hospitality.brussels, ils ont les idées assez claires.

« Pour nous, c’est d’abord le fait d’intégrer tous ces acteurs, ces professionnels du tourisme dans une vraie dynamique collective de transition.
Et le fait est que la crise du COVID a été quand même une occasion rare de s’arrêter et de réfléchir à l’échelle locale mais aussi globale, en sachant que le secteur occupe à peu près une personne sur dix dans le monde ».

« S’il est géré de manière responsable, le secteur de l’hospitalité, peut être un acteur essentiel pour atteindre les Objectifs de Développement Durable de l’ONU.
Et on a moins de dix ans pour y arriver ».

Véronique Renard, manager du cluster hospitality.brussels

« Et, tant au niveau de hub.brussels que du cluster, ce que l’on essaye de faire, c’est d’aider les entreprises à se relancer, à intégrer des nouveaux business models plus durables, plus responsables.

Et, pour cela, nous faisons en sorte d’outiller les entrepreneurs pour les rendre plus résilients pour les prochaines crises à venir.
Nous avons développé une gamme complète de services d’accompagnement pour permettre à ces entrepreneuses et entrepreneurs d’intégrer très concrètement la durabilité dans leurs activités, par l’économie circulaire, la responsabilité sociétale, l’inclusivité, etc.

On offre aux entreprises du cluster, par exemple, des sessions d’accompagnement « Resilient Coaching » qui fonctionnent vraiment bien ».

« La situation que nous vivons, cette relance, c’est l’occasion ou jamais de reconfigurer le secteur, de l’inscrire vraiment dans la transition et la durabilité ». 

Véronique Renard, manager du cluster hospitality.brussels

Contraintes & Opportunités

Au premier regard, la durabilité est souvent perçue comme un ensemble de contraintes.

Produire moins de déchets, changer de mobilité, laisser sa voiture au garage, privilégier des petits fournisseurs locaux… autant de changements de pratiques qui sont d’abord vécues comme des contraintes.
Et qui parfois génèrent de nouveaux coûts.

A cela, deux réponses évidemment :

  1. On n’a pas le choix. Ne pas changer, c’est accélérer et aggraver la venue de la grande crise qui s’annonce.
  2. Fondamentalement, ces contraintes sont aussi des opportunités. Autant d’occasions de s’améliorer, de faire des économies à moyen et long termes, et aussi d’attirer de nouveaux segments de clientèles.

Et convaincre les acteurs du secteur de ces potentialités, c’est aussi le rôle du cluster hospitality.brussels.

« Absolument.
Ce n’est qu’en redéfinissant le tourisme tout en prenant soin de toutes les parties prenantes concernées qu’on peut espérer arriver à vrai un tourisme durable et responsable.

Du coup, nous devons réfléchir à la création de valeur-ajoutée supplémentaire en travaillant les produits existants, par exemple, en faisant en sorte de les utiliser le plus longtemps possible, de les transformer en nouvelles ressources.
Et là, clairement, on est en plein dans l’économie circulaire.

D’où l’importance des collaborations que nous développons notamment avec le cluster circlemade.brussels.

Et puis, nous savons aussi très bien que s’engager sur cette voie, c’est aussi pour nos entreprises la possibilité de toucher une clientèle qui est de plus en plus soucieuse des impacts environnementaux du tourisme ».

« Il est temps pour le secteur de développer de nouveaux ‘business models’, des nouvelles façons de commercialiser ses produits et ses services, de créer de nouvelles expériences touristiques et des nouvelles façons de consommer ces produits.
Cette voie vers un tourisme durable et responsable est absolument incontournable ».

Véronique Renard, manager du cluster hospitality.brussels

En définitive, on l’aura compris, cette conviction qui est la nôtre de l’urgence de la transition est partagée par les représentants du secteur de l’hospitalité à Bruxelles.
C’est bien et c’est rassurant.


Clusters en grappes

Pour le coup, c’est assez malin de la part de hub.brussels de rapprocher le cluster hospitality.brussels du cluster circlemade dédié à l’économie circulaire.
Si, si, il faut reconnaître, c’est finaud.

Le principe est simple : pour les acteurs du tourisme et de l’événementiel, c’est l’occasion d’identifier les bonnes pratiques et les solutions circulaires et durables disponibles à Bruxelles.

Et pour les entrepreneu·r·se·s innovants et créatifs de circlemade, ce sont autant d’opportunités de présenter leurs produits et services et d’accéder à de nouveaux marchés.
Les vertus de la mise en réseau. C’est malin, c’est gagnant / gagnant et ça marche.
Et ça consolide l’économie locale et symbiotique bruxelloise.

On n’a pas dit de bêtises, Véronique ?

« Non, non, c’est bien résumé.
Parce que c’est vrai que, jusqu’à maintenant, c’étaient surtout les grands groupes hôteliers internationaux, Accor et autres, qui s’intéressaient sérieusement à l’économie circulaire.
Mais pour beaucoup d’autres, la plupart des hôtels en fait, il y avait peu de connaissances du sujet.
On en était aux balbutiements ».

« Les avantages de collaboration entre les clusters hospitality et circlemade sont multiples.
Pour les acteurs du tourisme, c’est effectivement de booster leurs connaissances en durabilité et circularité.
Et pour ceux de circlemade, c’est clairement une façon de trouver des clients potentiels ».

Véronique Renard, manager du cluster hospitality.brussels

« Donc, régulièrement, on essaye de les faire se rencontrer, notamment pour montrer aux acteurs de l’hospitalité que c’est un vrai plus.
Ça va les rendre beaucoup plus attractifs auprès de cette clientèle qui est à la recherche de produits touristiques responsables, durables, inclusifs, accessibles, etc.
Parce que c’est clairement un segment du marché qui est en forte croissance ».

Et puis, c’est aussi la possibilité pour le secteur de participer activement au Grand Bien en participant à l’éducation et la sensibilisation des consommateurs, en étant exemplaires.

« Evidemment.
A force, par exemple, d’orienter les touristes vers des établissements ou des lieux labelisés Good Food, ce sont des habitudes aussi que ces visiteurs vont prendre et qu’ils vont peut-être ramener chez eux.
Ou alors ils demanderont ce genre de produits et services circulaires sur d’autres destinations ».

« Notre industrie du tourisme à Bruxelles peut vraiment être un modèle à suivre.
C’est vraiment ce que nous voulons faire. »

Véronique Renard, manager du cluster hospitality.brussels

Les trucs à voir

Dans le cadre de ces activités de valorisation de la durabilité dans le secteur, le cluster hospitality.brussels a tout récemment organisé son premier ‘Hospitality Innovation Tour’.
L’occasion de mettre en lumière certaines des initiatives les plus intéressantes et engagées à Bruxelles en matière de tourisme durable et responsable.

Ça, c’était le 17 septembre dernier.
Et, visiblement, ça a sacrément bien marché.

Tu nous le confirmes, Véronique ?

« Oui, oui, effectivement.
Avec ce premier ‘Hospitality Innovation Tour’, l’idée était de dire à nos membres et aux partenaires du cluster : ‘Voilà, on a une journée pour vous faire découvrir des projets innovants, des projets engagés, pour vous montrer des nouveaux modèles sociétaux qui vont certainement vous inspirer’.

Ça, c’était vraiment l’objectif, avec un format un peu inédit en allant découvrir sur le terrain des projets réels, des vrais ferments d’innovation pour réfléchir à comment faire évoluer une entreprise sur la base de cas très pratiques et concrets ».

L’hôtel Thon à Bruxelles
Une référence en matière d’hôtellerie durable
Source : Visit.brussels

Et tu as l’impression, Véronique que les participants ont vraiment appris de ces retours d’expériences ?

« Clairement.
On était une petite trentaine de personnes et, lors de chaque visite, on a eu des présentations très complètes des solutions présentées, avec des interlocuteurs qui étaient très inspirants, en général les fondateurs de ces projets, et qui ont identifié pour nous les bonnes pratiques mais aussi les obstacles et les écueils rencontrés, les astuces trouvées, etc. »

Rencontre avec les responsables de la ferme urbaine BIGH à Bruxelles

« A la fin de cette journée, il y a plusieurs des participants qui nous ont dit : Waouh ! Qu’est-ce qu’on est fiers d’être Bruxellois ! »

Véronique Renard, manager du cluster hospitality.brussels

Ça, on veut bien le croire.
Parce que nous aussi !


Ca ne marchera qu’avec nous

Si vous avez bien tout suivi, la question était :
Est-ce que le secteur du tourisme et de l’événementiel bruxellois se bouge pour contribuer à la Grande Transition ?

Bon, évidemment, on ne va pas hurler un « Oui ! » franc, massif absolu et tonitruant.
Ce ne serait pas très nuancé.

Essentiellement, parce que le tourisme durable et responsable bruxellois n’est évidemment pas parfait et qu’aujourd’hui, c’est encore un mouvement en impulsion.
Cela étant, force est de reconnaître que la dynamique est là.

Soutenue par le cluster hospitality.brussels, la filière a conscience des enjeux et de ses responsabilités.

Ses acteurs avancent, essayent, apprennent, innovent…
Et c’est évidemment comme ça que ça commence.

Enfin, une autre chose est certaine : pour que ça fonctionne, le tourisme durable et responsable bruxellois a besoin de nous, citoyens-consommateurs.
C’est en privilégiant ces produits et services qu’on soutient le mouvement.

Et c’est aussi ce que Véronique a tenu à nous dire :

« Quand on voyage, qu’on visite une destination, c’est important de bien ouvrir les yeux et d’être attentif à tous ces acteurs qui essaient vraiment de s’engager pour un tourisme plus responsable, plus accessible, plus inclusif et qui respecte à la fois l’environnement, l’économie locale et les communautés environnantes”.

Les clients que nous sommes ont un immense rôle à jouer dans ce mouvement ».

Véronique Renard, manager du cluster hospitality.brussels

Bien dit, Véronique !
Durable, local et circulaire !
Brusseleir Hospitality Goes Green !


Et pour les acteurs de l’hospitalité bruxelloise, toutes les infos pour rejoindre le cluster et faire partie de cette belle dynamique sont ici :

Site internet : https://hospitality.brussels/
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Crédits photos :
Hospitality.brussels
Visit.brussels


Cet article a été réalisé en partenariat avec hub.brussels, l’agence bruxelloise des entreprises.



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