L’échelle de Lansink Pour les nuls

« Rien ne se perd, rien ne se créé, tout se transforme »

Antoine Laurent Lavoisier, chimiste, philosophe et économiste français (guillotiné le 8 mai 1794 à Paris)

La formule du célèbre chimiste est un bon point de départ pour comprendre le principe de l’échelle de Lansink qui propose un classement hiérarchisé pour le traitement et la valorisation de nos déchets, du plus au moins vertueux.
Suivez notre explication ! 


Se poser les bonnes questions

Acheter moins mais surtout acheter mieux sont autant de préoccupations que nous sommes de plus en plus nombreux à partager.
Que nous consommions pour répondre à des besoins ou par plaisir, on peut à juste titre se questionner sur le choix des matières de ce que nous consommons et sur ce que nous allons faire des déchets résiduels.

  • Nos objets sont-ils bien conçus ?
  • Pourront-ils être réparés ?
  • Ou recyclés pour vivre une seconde vie ?
  • Ou bien sont-ils voués à rejoindre d’autres biens dont on n’a plus, à terme, d’utilité ?
  • A finir à la poubelle et dans des containers en partance pour des décharges nauséabondes dans les pays en développement ?

C’est de cette réflexion que se nourrissent les acteurs de l’économie circulaire : tout déchet, à défaut d’être évité, doit pouvoir être valorisé.

L’échelle de Lansink a été pensée pour questionner la façon dont nous traitons les déchets. En effet, cette échelle hiérarchise le traitement des déchets, du plus vertueux vers le moins respectueux de l’environnement.

À l’heure actuelle, cette échelle est davantage familière des acteurs de l’économie circulaire mais il est difficile d’en évaluer la connaissance auprès des acteurs professionnels comme particuliers. Pourtant, une enquête réalisée en 2018 pour hub.brussels auprès de 400 entreprises représentatives de la Région de Bruxelles-Capitale montre que 45,4% des sondés, pourtant peu familiers du concept d’économie circulaire ont mis en œuvre au moins une action qui relevait de ce concept. Une meilleure communication de l’utilité de l’échelle de Lansink peut alors se révéler un formidable outil de réduction des déchets à la portée de tous, entreprises comme ménages.  


On vous explique tout, suivez le guide !

  • Au sommet de l’échelle, on trouve les mesures de « prévention » qui consistent à se questionner à la source, lors de la création de tout nouveau produit ou concept. Est-ce que cet objet est conçu de sorte à pouvoir durer, être réparé, modifié ou encore recyclé et de la sorte contribuer à la réduction des déchets. Bref, avoir l’impact le plus limité possible pour l’environnement.
  • Puis viennent les échelons de valorisation possible du produit. Différentes pistes sont possibles pour valoriser l’objet maintenant qu’il a été créé. Est-il par exemple possible de le réemployer ? On entend par là de pouvoir le récupérer ou de le réparer sans modifier sa fonction ou sa forme initiale. Il peut aussi s’agir de réutiliser un objet, c’est-à-dire lui offrir un usage différent de son emploi de base. Cette possibilité ouvre d’immenses possibilités à l’économie sociale et circulaire puisqu’elle favorise tout un tissu de distribution parallèle comme les magasins de seconde main, le troc …
  • Les niveaux en dessous dans l’échelle de Lansink concernent le recyclage, qui s’inscrit lui aussi dans cette dynamique avec en son cœur une question simple : la matière de cet objet permet-elle de créer quelque chose de nouveau ? Une réflexion d’autant plus précieuse quand on sait qu’un peu plus de 37% des déchets seulement ont été recyclés en 2016 dans l’UE. Dans la même optique de valorisation, le compostage représente une autre option possible. Son recours de plus en plus fréquent a de nombreux avantages, tant du point de vue financier qu’environnemental : il permet d’alléger les sols, de leur créer des apports nutritifs et d’éviter des mises en décharge de déchets.
  • Si le déchet n’a pas pu démarrer une seconde vie, grâce à l’une ou l’autre de ces méthodes, il devient alors polluant. Deux options sont alors possibles. L’incinération des déchets, technique utilisée pour la gestion publique des déchets est toujours largement utilisée par le biais de fours d’incinération. L’enfouissement technique des déchets ou mise en décharge représente l’ultime échelon de l’échelle de Lansink à laquelle on recourt quand aucune des autres solutions de l’échelle n’a pu être mise en œuvre.
    Vous l’aurez compris, c’est la pire des solutions.

« entreprises comme particuliers se brident trop souvent dans les solutions plus connues comme le recyclage ou le réemploi alors qu’un champ des possibles important se trouve disponible pour ceux qui font preuve de suffisamment de créativité pour refuser le déchet et/ou repenser l’usage même du produit. » 

Anthony Naralingom, responsable du cluster Circle.Made de Hub.Brussels 

C’est donc clair, pour les entreprises comme les particuliers, une bonne compréhension de cet outil qu’est l’échelle de Lansink est, en réalité, indispensable pour appréhender les enjeux de l’économie circulaire et contribuer à produire moins de déchets.


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