Ressources naturelles

TROIS !

C’est le nombre de planètes dont nous aurions besoin si tous les Terriens consommaient autant que, nous autres, Européens.

Pas terrible, n’est-ce pas ?

Mais, en fait, on en est où ?
Faisons le point sur les ressources disponibles, et le rôle de l’économie circulaire pour optimiser ces ressources existantes.


Le bonheur, c’est pas consommer

La transition circulaire a pour objectif de préserver les ressources, à prolonger leur utilisation dans l’écosystème, et découpler l’économie, voire le bonheur, de l’extraction des ressources naturelles.

Pas besoin de pétrole, de charbon ou de plastique pour être heureux.

Cela étant, dans la réalité thermodynamique des limites de la planète Terre, cette approche soulève de plusieurs questions :

Question n° 1 :
Combien de ressources minières pouvons-nous encore extraire de la planète ?

Les indicateurs des ressources bio-capacitaires sont alarmants. Il est plus que temps de s’en rendre compte.

Entre 1970 et 2017, l’extraction annuelle de matières premières au niveau mondial a triplé, passant de 27 à 92 milliards de tonnes, et continuera d’augmenter d’une part en raison de la démographie ainsi que de l’évolution de la consommation des pays émergents où une classe moyenne rêve de vivre avec le confort matériel dans lequel nous vivons en Europe.

L’extraction minière en Bolivie, encore très artisanale, est la seconde industrie extractive du pays, après les secteurs pétrolier et gazier.
Elle pose de graves problèmes environnementaux et sanitaires.
Source : Reporterre

Contrairement à ce que nous pourrions croire, nous sommes loin d’une économie dématérialisée. L’économie digitale a besoin de fibres optiques, de serveurs et d’énergies bien tangibles et réelles.  Même les technologies vertes nécessitent des métaux & terres rares.

La Chine détient environ 86 % de la production mondiale de terres rares (Chiffres 2017) – Source : Notre-Planete.info

Certains experts parlent d’un futur plateau de la consommation occidentale, un point au-delà duquel la courbe va s’aplatir. C’est une hypothèse rassurante, mais cette tendance, si elle se confirme, ne suffirait pas à compenser la croissance de la demande des pays émergents.


Une légende urbaine fort répandue fait état de la raréfaction des ressources géologiques avec une pénurie annoncée pour la majorité des minerais d’ici les 40 à 50 prochaines années.
Ces informations doivent pourtant être nuancées car les données utilisées proviennent exclusivement des compagnies extractives qui réalisent leurs prévisions sur base des gisements qu’ils sondent et des réalités actuelles du marché.
Leur fenêtre temporelle correspond justement aux dates des pénuries annoncées…. Certains géologues prétendent qu’il resterait plus de 300 gisements exploitables permettant d’assurer l’approvisionnement minier pour les trois prochains siècles à une profondeur maximal de 300 mètres, soit le standard actuel pour les coûts d’extraction équivalents.

Est-ce que cela signifie pour autant que nous pouvons continuer pendant encore plusieurs générations ?
La réponse est NON évidemment.
Et cela pour au moins 3 raisons :

  1. Les émissions de CO2 : l’augmentation des émissions de carbone est la première cause du réchauffement climatique. Elle constitue un problème majeur pour la santé humaine, la biodiversité et la survie de nombreux écosystèmes. Et plus les nous éventrons la terre, plus nous produisons de CO2.
  2. Les monopoles d’accès aux gisements miniers, ainsi qu’aux usines de raffinage, provoquent une pression importante sur les prix. Un exemple concret : le triplement actuel du prix des matériaux de construction, voire parfois la disparition de certains produits sur les marchés occidentaux. La Chine possède énormément de gisements sur son territoire ou en Afrique et en Amérique Latine et privilégie avant tout sa demande croissante intérieure.
  3. La fin de l’ère pétrolière créera un séisme économique.
    Les gisements de pétrole sont eux biens plus limités, à coût de forage équivalent. La fin de l’économie pétrolière constituera un choc majeur, tant au niveau de l’augmentation des coûts logistiques que du séisme sur les marchés financiers qui affectera indirectement le cours des matières premières, dont les minerais.

Pour ces 3 raisons au moins, il est indispensable de favoriser la circularité et le partage des ressources matérielles au niveau le plus local, et des ressources immatérielles, dont les connaissances, savoirs et expertises, au niveau le plus global possible.


Question n° 2 :
Comment véritablement freiner l’extraction et le pillage des ressources naturelles ?

Même si nous collections 95 % des déchets-ressources avec une efficacité quasi-absolue en termes de logistique et de recyclage (en prenant en compte la dispersion des équipements et ressources, ainsi que la complexité du démontage des matériaux pour en récupérer chacun des composants), après 14 cycles de recyclage, la moitié des ressources seront dissipées.

Sans repenser nos modes de production et de consommation, nous ne pourrons pas freiner l’extraction des ressources naturelles.

C’est un enjeu environnemental mais également social.
En surfant, tweetant et tik-tokant, nous nous rendons complices de fait l’exploitation de dizaines de milliers d’enfants travaillant dans les mines de cobalt qui alimentent 20% de l’extraction totale de ce minerai technologique provenant du Congo.

40 000 enfants travaillent dans des conditions extrêmement dangereuses dans les mines de cobalt en République démocratique du Congo.
Source : INR

Seul le développement d’innovations et d’opérations les plus vertueuses en économie circulaire, selon le principe de l’échelle de Lansink permettra de refuser, de repenser et de réduire l’extraction et la consommation des ressources naturelles nécessaires pour vivre sur cette planète en réduisant les impacts pour les humains et la terre.


Question n° 3 : Quel est le bilan des ressources vitales ?

En dehors des précieux métaux et minerais, les ressources les plus essentielles telles que l’eau, la faune et la flore constituent les ingrédients vitaux de notre existence dans l’univers. Etymologiquement « l’économie » désigne « l’administration de la maison », notre seule et unique planète habitable.

Mais notre maison est dans un sale état. Les poubelles débordent de déchets et de cadavres.

D’après le WWF, près de deux-tiers de la faune sauvage dans le monde a disparu, le tout en près de cinquante ans, et plus de 15% des espères de plantes risquent de disparaitre en raison des changements climatiques. L’eau recouvre plus de 72% de la surface de la planète mais les humains ne peuvent consommer qu’un maximum de 1% de l’eau disponible sur Terre.

LE PRINCIPAL COUPABLE DE CETTE PERTE DE BIODIVERSITÉ DRAMATIQUE : NOTRE SYSTÈME ALIMENTAIRE

RAPPORT WWF

1,4 milliards de personnes vivent actuellement en pénurie, avec moins de 1000 m3 d’eau par an. Et en 2025, 63% de la population mondiale devrait subir stress hydrique ou pénurie d’eau.


Question n° 4 :
Que pouvons-nous faire pour inverser les courbes anthropiques ?

La réponse est simple et claire : Nous devons impérativement prendre conscience de notre propre empreinte écologique et d’utilisation en ressources, et viser la neutralité, voire la sobriété la plus importante possible.

A notre échelle individuelle, 30% des ressources consommées sont utilisées pour notre logement, 30% concernent les ressources liées à nos biens & services, 20% à notre alimentation et enfin 20% à notre mobilité.

Les pays scandinaves nous montrent la voie à suivre :

Et si demain, nous utilisions tous la carte de crédit inventée par la start-up suédoise Do Card qui vous avertit (ou vous bloque votre consommation) lorsque vous avez atteint votre quota d’émissions de CO2 ?

Climate action in your pocket.

Une alternative plus motivante existe actuellement dans la Lathi en Finlande. Les habitants peuvent convertir les quotas CO2 épargnés en achats de produits locaux durables.


Peut-être aussi que nous devons nous interroger sur la notion même de ressource

Ne faudrait-il pas intégrer l’ensemble du vivant dans le Commun mondial que nous devons protéger par tous les moyens humains ? 

Bref, il est temps de réfléchir et de changer nos foutues mauvaises habitudes !

Prenez 10 minutes pour prendre conscience de votre empreinte.
Il s’agit d’un scan rapide de votre consommation en ressources pour vous nourrir, vous loger, vous chauffer, vous déplacer.
Histoire de savoir où nous en sommes.


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