Potager sur mon toit

Seuls ou à plusieurs, ils sont de plus en plus nombreux à essayer et c’est vrai que ça rend généralement plutôt bien.
Mais comment se lancer sans risque et réussir son propre potager à la maison ?
Nous avons compilé quelques bons tuyaux pour vous.

Conseils et astuces.

Depuis quelques années, les initiatives personnelles ou collectives d’alimentation urbaine et durable à Bruxelles ne manquent pas !
Et la récente crise sanitaire a, sans doute, renforcé cette tendance. Entre le confinement et des haricots verts qui viennent du Kenya, force est de constater que créer son propre potager a de plus en plus d’intérêt.

Ah, la crise sanitaire…
Cette période si particulière, douce et tranquille, si sereine… nous aura appris au moins une chose, c’est l’importance des filières locales et le goût de faire soi-même les choses.

C’est donc l’occasion idéale de faire le point sur les solutions existantes, leurs avantages et les bonnes pratiques à respecter.
En deux mots, voici une première entrée en matière qui vous donnera peut-être à vous aussi l’envie d’avoir la main verte.


Pour soi & pour la ville

Un potager, c’est d’abord pour avoir des légumes.
Si avec ça, vous n’êtes pas plus avancé…
Oui, mais quels légumes ?
Ca, c’est ce qu’on voit à la fin.

D’abord, pourquoi c’est bien ?
Le fait est que si, demain, toutes les personnes qui le peuvent se lancent dans leur potager urbain, nous changerons ensemble le visage de Bruxelles.
En créant des espaces verts où il n’y en a pas, en valorisant des espaces dépourvus de terre, en favorisant la biodiversité en ville, en attirant les pollinisateurs, en mettant des couleurs et des parfums…

Un autre avantage de taille : la réduction de l’empreinte carbone.
Et ça, c’est super-important.
En privilégiant ce genre de pratique, on supprime le recours aux transports et aux emballages et on utilise au maximum les ressources naturelles : énergie solaire, eau de pluie, compost de la cuisine…

Ca, c’était pour la ville et la nature.

Mais tous les jardiniers vous le diront : quand on met ses mains dans le terreau, c’est parce que ça fait du bien.
La sensualité du contact avec la terre grasse et parfumée, le plaisir de voir ses légumes pousser sous nos yeux (en étant un peu patient, bien sûr), la saveur inégalée d’une tomate maison, le petit moment secret dans sa journée où on parle à ses salades…


Comment on s’y prend

Soyons clairs : un potager, ce n’est pas un pot de fleurs.
C’est un peu plus que ça. Du coup, il faut un peu réfléchir quand même.

Pour bien démarrer son potager, il faut d’abord l’installer. Mais cela ne se fait pas n’importe comment.
En effet, les contraintes de poids et d’accès à l’eau sont déterminantes, en tenant compte de la taille du potager. Le toit ou la surface sur laquelle reposera le potager se doit évidement d’être suffisamment solide. Il ne s’agirait pas que votre potager se retrouve au milieu des débris de plafond dans la chambre des enfants.
Il vous faudra donc faire un calcul de portance qui tiendra compte du volume du potager, des matériaux choisis et de la capacité de saturation en eau.

Quelques infos :

Si c’est sur un balcon, il faut savoir que ceux-ci sont généralement construits pour supporter un poids maximal de 350 Kg / m². Ce qui, reconnaissons-le, est déjà pas mal. Normalement, ce n’est pas avec votre potager que vous le ferez s’effondrer au milieu de la rue.

Quant à l’estimation de poids de votre potager, elle va dépendre de plusieurs paramètres :

  • Le poids du contenant : le plastique, c’est caca, mais c’est plus léger que le bois, qui lui-même est plus léger que la pierre (si ça c’est pas un scoop).
  • Le choix du substrat (le remplissage) : la terre de jardin pèse nettement plus lourd que le terreau qui est léger, riche et aéré et qui devra donc être privilégié.

Sur cette base, on estime que pour un litre (soit un dm³, ce qui correspond à un cube de 10 cm de côté), le poids du contenant avec le substrat varie entre 0,4 kg (terreau léger et peu humide) et 0,9 kg (terreau détrempé et arrosé au maximum) (1).

Ainsi, par exemple, un beau potager construit en bois de palettes de 1,5 m de long sur 50 cm de profondeur et 80 cm de hauteur aura un volume de 600 litres (15 x 5 x 8) et devrait donc peser… (je sors ma calculette) entre 240 et 560 kg. Arrondissons à 600. Quand même. C’est bon à savoir.


Et je mets quoi dedans ?

Pour le moment, vous n’avez qu’un bac. Vide.
Ce n’est donc pas encore un potager.
Parce que pour avoir un potager, il faut mettre des plantes dedans.
Et pas n’importe lesquelles, des plantes qui se mangent.
– Des légumes donc ?
– Oui, c’est ça, des légumes.
– Et quels légumes ?
– Et bien, ça va dépendre de votre potager. Qu’est-ce que vous voulez mettre dedans ?
– Humm, bonne question.


Pour y répondre à cette question, il y a plusieurs paramètres à prendre en compte :

Bien choisir son contenant

Il existe de nombreuses tailles et matières disponibles en fonction du type de culture et de votre budget. Les petits contenants de 15-20 cm de côté ou de diamètre sont très bien pour des plantes aromatiques ou ornementales mais on peut à peine appeler ça un potager.
Pour des vraies cultures maraîchères, il faut envisager des volumes d’au minimum 50 à 100 litres (par exemple, 50 cm de long sur 20 cm de large et 10 cm de profondeur), en sachant qu’en règle générale plus un légume est volumineux plus il a besoin de temps, de place et de profondeur pour être à son aise et bien chez vous.


Et aussi son emplacement

Le bon emplacement est celui qui permet un taux d’ensoleillement optimal de la culture sans pour autant la surexposer. Ce point est décisif car les cultures surélevées peuvent aussi souffrir d’un manque d’eau en cas de fortes chaleurs.
L’accès à l’eau est aussi primordial : aménagement de points de puisage en eau et récupération d’eau de pluie sont des solutions qui peuvent être adaptées pour un potager surélevé.  


Et le substrat aussi

Le substrat, c’est le mélange de terre qui va nourrir vos plantations. Très important. Il doit retenir l’eau tout en fournissant les nutriments qui permettront la croissance des plantes.
Généralement, un mélange de terre de jardin ou de terreau du commerce et de compost convient pour ce genre de potager.
Plusieurs ajouts peuvent être faits pour assurer un bon drainage du substrat : sable, gravier, paille, pierres, etc.


Et donc qu’est-ce que je mets dedans ?

Voilà, nous y sommes. Vous avez votre potager, avec son substrat et ses vitamines.
A ce stade, il est difficile de vous donner des conseils définitifs (qui vont dépendre notamment de votre ensoleillement) mais après notre petite étude, voici la Top List des légumes qui devraient bien pousser dans votre potager urbain :

  1. Les tomates cerises : ça ne nourrit pas son homme mais c’est bon, c’est joli et ça pousse facilement.
  2. Les haricots verts : faudra prévoir un peu de profondeur quand même (entre 20 et 30 cm, c’est bien).
  3. Les laitues : trop cool. A bien arroser. Ca picole sérieux, ces petites choses.
  4. Les poivrons : c’est presque plus joli que c’est bon. Excellent en méchouia.
  5. Les radis : délicieux en entrée ou à l’apéro. Vous serez trop fier ! En plus, c’est dur quand on n’a plus un radis…
  6. Les épinards : pas besoin de trop de soleil. Et les enfants adorent ça…
  7. Les carottes : c’est bon, c’est frais, ça croque sous la dent. On est fanne…
  8. Les concombres : avec une petite sauce blanche…
  9. Les aubergines : pareil que les poivrons. C’est bon et c’est beau.
  10. Les courgettes : on fait plein de trucs délicieux avec ça.

C’est pour se faire plaisir

Nul doute que les jardiniers éclairés n’auront pas appris grand chose en lisant ces lignes. Pour les autres, espérons que ces quelques lignes vous auront éclairé. En sachant que :

  • L’idéal, c’est évidement de mélanger ses plantations. Il ne s’agirait pas de manger la même chose tout le temps.
  • Tout ne se plante pas au même moment, il y a un calendrier à respecter.
  • Vous serez attentif à demander conseil au moment de composer votre jardin (luminosité, etc.).
  • Et, pour ceux qui sont audacieux (et qui aiment le poisson), pensez aquaponie.

Et, au fait, est-ce que j’ai le droit ?

Normalement, il ne peut pas arriver grand chose de grave avec votre potager urbain.
Ceci étant, une chose est sûre, c’est que votre responsabilité personnelle sera engagée en cas de problème. Il s’agit donc de prendre toutes les mesures pour éviter les chutes de contenants, de cultures ou d’eau d’arrosage.
Si le potager est collectif, la responsabilité incombe à tous les membres du potager.
Pour en savoir plus là-dessus.


POUR EN SAVOIR PLUS, À LIRE AUSSI (SOURCES)


Cet article est sous Licence Creative Commons.
Vous êtes libre de le réutiliser (en mentionnant l’auteur – BY) mais pas pour un usage commercial (NC) et pour le partager dans les mêmes conditions (SA).