“On veut être une centrale d’achat au profit des producteurs et clients ENGAGÉS”
Les terroirists
Créée en 2016, la coopérative Terroirist a mis en place un système innovant (et pourtant fameusement simple) pour approvisionner les commerçants et restaurateurs bruxellois en fruits, légumes et autres produits d’épicerie fournis par des producteurs locaux.
Un réseau qui ne cesse de s’agrandir.
Nous les avons rencontrés.
Après avoir fréquenté et travaillé à divers projets dans l’univers zéro déchet, Thibaud Godet, au fil de ses rencontres, est de plus en plus convaincu que ce qui compte réellement, c’est de mettre des produits de qualité sur le devant de la scène.
Soutenu dès ses débuts en 2016 par Rémy de l’Heureux Nouveau, devenu Marché de la Glacière et Quentin Verstappen (Almata, SuperMonkey, La Contrebande…) pour les aspects de logistique, il lance un essai de centrale d’achat qui met en lien petits producteurs et épiceries bio et autres établissements horeca pour satisfaire leur approvisionnement. Le futur projet Terroirist est né.
Et le concept, c’est quoi au juste ?
La formule proposée par Terroirist est remarquablement simple :
Être l’unique maillon entre magasins, épiceries et professionnels de l’alimentation à Bruxelles et producteurs (bio principalement et en Belgique pour la plupart, mais aussi en France, en Espagne et en Italie) afin de former une structure d’approvisionnement aussi local que possible avec une exigence de traçabilité forte.
En effet, Terroirist a cœur de démarcher des producteurs respectueux de la terre et travaillant dans le respect de valeurs humaines fortes. Pour les petits exploitants aux rendements trop faibles pour accéder aux grossistes, ou qui peinent à toucher les particuliers (qui s’orientent plus facilement vers les GASAP ou les Ruches) c’est une manière de vendre leurs produits à un prix juste, tout en se déchargeant de l’aspect distribution auquel ils ont souvent peu de temps à consacrer.
Un modèle unique
À l’heure où le questionnement sur la provenance et la manière de produire notre alimentation prend une place grandissante, le concept porté par Terroirist peut paraitre évident et pourtant, il revendique son côté unique et défend un objectif clair.
« On veut être une centrale d’achat au profit des gens, producteurs et clients, qui sont engagés » détaille l’équipe.
Accompagner les producteurs d’un côté et approvisionner les professionnels en produits de qualité de l’autre.
Terroirist devient le seul intermédiaire entre le producteur et le restaurateur ou l’épicier. Cette démarche de simplification permet aux différents acteurs de grandir ensemble dans une structure où la confiance est érigée comme valeur moteur.
Comme l’explique l’équipe : « Il arrive que certains producteurs laissent tomber telle ou telle culture car elle n’intéresse plus personne. »
Terroirist prend alors le temps de discuter avec les restaurateurs de leurs envies et de leurs menus, et leur propose de s’engager à acheter ces produits oubliés auprès des maraîchers.
« Quand vient le temps de la récolte, on leur rappelle leurs engagements et au final, tout le monde est satisfait de diversifier les produits chez Terroirist et de défendre une certaine idée de la qualité. » conclut-il.
Et pourquoi une coopérative ?
En 2018, deux ans après sa formation, Terroirist fédère toujours un peu plus autour de lui et vient le moment d’officialiser le statut et l’engagement que porte le projet en devenant une coopérative.
Créer une simple chaine d’approvisionnement en fruits et légumes se révèlerait extrêmement couteuse, l’intérêt pour un grossiste, c’est de proposer un assortiment de produits diversifié.
Devenir un grossiste parmi les autres semblait réducteur pour l’équipe .
“on est un grossiste certes, mais au service des magasins et restaurants en améliorant l’approvisionnement sur lequel ils reprennent le contrôle“.
L’équipe des terroirists
Et évidemment, comme toute coopérative dans laquelle les membres investissent, qu’elle puisse à terme, dans quelques années, être bénéfique et rapporter à ses membres sous forme de remises par exemple.
Des sacrés enjeux
Pour dépasser la relation client-acheteur réductrice qu’on trouve habituellement dans les chaines d’approvisionnement, Terroirist s’occupe désormais à consolider son financement et déterminer lesquels de ses clients et producteurs partenaires souhaite devenir coopérateur.
Ainsi, le projet deviendra une coopérative dans les faits et s’assurera une certaine pérennité.
D’autres idées pour enrichir la coopérative, l’équipe qui compte aujourd’hui 7 personnes n’en manque pas. Le réseau de partenaires continue de grandir, et ce des deux côtés de la chaine. Aujourd’hui, ce sont une quinzaine de maraîchers et producteurs de fruits, une centaine d’artisans en produits d’épicerie qui fournissent plus de 60 horecas, traiteurs, transformateurs et autres boulangers.
Pour accompagner au plus près les magasins et restaurateurs, la coopérative n’a de cesse de diversifier son offre, notamment en boissons, toujours dans l’objectif de distribuer et faire connaitre le meilleur des produits locaux.
Cet enrichissement passe aussi par la création d’un site internet pour mettre en valeur producteurs et coopérateurs. « Si on me demande, « où est-ce que je peux aller faire mes courses ou aller au restaurant ? », je pourrai renvoyer vers notre site pour savoir où trouver les produits. Les pros, bien souvent, ils n’ont pas assez de temps pour communiquer sur ce qu’ils font. »
L’équipe fourmille d’idées comme, pourquoi pas, relier les cartes des établissements partenaires avec des informations sur les produits et leur provenance, un peu dans l’idée d’une fiche d’identité. « Souvent, on communique beaucoup sur le vin pour la valeur ajoutée qu’il offre, alors qu’on peut communiquer sur tout : les chips, sur les olives, la tisane, les plats que propose le lieu et ça aide à justifier le prix. »
À tous les niveaux, Terroirist reste fidèle à son éthique de traçabilité et du prix juste.
Source des images & illustrations
https://commons.wikimedia.org/wiki/File:BPowerLogo.png
https://www.facebook.com/terroiristbxl
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