La Maison du Bonheur

Et si on essayait de vivre sa vie en faisant ce qu’on aime ?
En s’entourant de gens qu’on apprécie ?
En prenant soin de soi et des autres ?

Pour nombre d’entre nous, cela ressemble à un rêve irréalisable, à une vie qui ne pourra jamais être la nôtre.
Et pourtant…
Et pourtant d’autres y parviennent, avec douceur, générosité et simplicité. Sans nier la dureté du monde, ni sacrifier l’essentiel…

Ils nous disent que c’est possible, que cette vie est aussi pour nous et qu’on peut vraiment y penser… et avancer.

Ce sont ces impressions et sentiments que j’ai ressentis en rencontrant Juliette, l’une des fondatrices d’Orybany, boutique de créateurs, et l’une des pionnières de l’économie circulaire à Bruxelles.

Juliette Berguet, co-fondatrice d’Oribany
Crédit photo : Les Audacieuses


Mais résumer les projets, les envies et la philosophie de Juliette à cette « simple » activité circulaire reviendrait à passer à côté de l’essentiel, le goût d’une vie pleine de sens, ouverte aux autres et à ce qui est vraiment important.
Et c’est ce que nous avons voulu partager avec vous aujourd’hui.


Au commencement

Entre enthousiasme, pétillance et sérénité,  Juliette fourmille d’idées et de projets.
Et le premier d’entre eux, ce fut Orybany, boutique et communauté de créateurs et de créations à Bruxelles.
C’est bien ça, Juliette ?

« Oui, absolument.
Orybany est né de l’idée de créer un espace pour être vraiment bien avec soi et bien avec ses valeurs.
J’ai lancé le projet avec mon amie, quand nous étions toutes les deux à Londres. On venait régulièrement en Belgique pour participer à des festivals et vendre nos créations.
Peu de temps après, quand je suis revenue vivre à Bruxelles, c’était avec l’idée de développer notre propre marque. Et là, on s’est retrouvées confrontées au fait qu’on ne venait pas du milieu de la mode, qu’on était des artistes, un peu perdues au début…
On a démarché des boutiques et tous trouvaient notre idée sympa mais sans plus. Mais, on s’est dit ‘ Bah, de toute façon, on n’a rien à perdre. On y va et on verra bien’.
On s’est alors installées à l’Atelier des Tanneurs, un incubateur qui accueille des porteurs de projets. On y a rencontré plein de gens qui avaient les mêmes ambitions que nous, les mêmes valeurs et les mêmes messages que nous.
La communauté s’est vraiment agrandie et on s’est retrouvés à exposer les créations d’une vingtaine d’artisans dans notre petit local de 40 mètres carrés. C’était incroyable !
C’est vraiment un projet qui est né avec deux personnes et, maintenant, c’est le projet d’une communauté ».

Oribany, espace de création et de créateurs

Ensemble tout simplement

Communauté.
C’est vraiment l’un des maîtres mots des projets de Juliette.
Et prononcé, raconté de telle manière qu’on entend dans sa voix le plaisir de partager, d’échanger, d’offrir, d’être et de créer ensemble. Vraiment, ça donne envie.

Mais comment cela se vit et ça se construit… J’étais très curieux d’en apprendre un peu plus.
« C’est ce qu’on a voulu dès le début.
Considérer l’humain avant tout. Et c’est vraiment ce qu’on fait et ce qu’on est.
Tous les artisans qu’on expose, on les connait, on les a tous rencontrés.
Pour nous, c’est super important de créer ces liens, de partager avec eux le projet. On est dans cet esprit collectif, participatif et collaboratif qui est l’essentiel pour nous ».

C’est vraiment un plaisir d’écouter Juliette, et ce d’autant que son histoire est faite de réalités concrètes.
Parce que n’imaginez pas qu’il s’agit d’un foyer de babacools en lévitation. Il s’y passe beaucoup de choses… et ça bosse.
« C’est difficile de se lancer dans l’entreprenariat, notamment en Belgique. Il faut connaître tellement de choses. Nous, on est un peu comme un laboratoire pour les artisans qui nous rejoignent. Il y en a beaucoup qui ont testé leur projet et qui l’ont lancé en passant par Orybany.
C’est pour ça aussi que c’est une communauté. On partage, on discute de nos projets, on s’entraide, et nous, on les accompagne et on aide celles et ceux qui le souhaitent à diversifier leurs sources de revenus.
En participant à des ventes privées, par exemple, c’est souvent une bonne occasion pour eux de tester leur projet.
On organise aussi des mini-marchés de créateurs où ils peuvent aussi proposer leurs créations, parce que c’est vrai que, tant qu’on ne s’est pas confronté aux avis des clients, c’est difficile de se dire ‘ Bah, c’est vraiment ça que j’ai envie de faire’ ou ‘ C’est vraiment ça qui va marcher’.
Et puis, on fait aussi des ateliers créatifs où les artisans peuvent partager leur savoir-faire et apprendre les uns des autres…
Je crois que c’est ça qui est chouette avec Orybany, c’est qu’on a tellement de pôles d’activités différents qu’on se diversifie en permanence, on se réinvente ensemble tout le temps.

Et c’est vrai que ça renforce encore ce sentiment de faire partie d’une communauté et d’être connectés les uns aux autres, de se soutenir et d’échanger ».


Cœurs & esprits

Cet esprit si particulier est, je crois, ce qu’il y a de spécial chez Orybany.
Offrir à celles et ceux qui en ont l’envie la possibilité de créer en partageant. Et dans le respect des vies de chacun.

Et Juliette le raconte tellement mieux que moi :
« Notre souhait, c’est vraiment d’ouvrir nos portes à un maximum de personnes. On les rencontre, on discute, on regarde ensemble leurs produit en essayant que chacun ait sa thématique pour ne pas empiéter sur celles des autres.

Bienvenue à tous chez Oribany.

Puis on s’efforce d’adapter le modèle à leurs besoins et à leurs moyens. Pour ceux qui n’ont pas de disponibilité pour nous aider dans le projet, nous proposons la formule de dépôt-vente et pour ceux qui viennent donner de leur temps, nous diminuons la commission qui leur est demandée pour la boutique. Il y en a qui viennent un jour par semaine, deux jours, ou toutes les deux semaines…
C’est aussi notre façon à nous d’apprendre à nous connaître, de créer des liens et aussi de partager le projet, pour qu’il appartienne à tous… Chaque personne participe à sa façon et suivant son temps et ses moyens.
Le but c’est vraiment que ce projet soit porté par la communauté, que ça ne soit pas une contrainte, que ça soit vraiment un plaisir.

Et, en fait, pour beaucoup, venir chez Orybany c’est une bulle d’oxygène parce qu’on échange, on partage, on rencontre les clients. Et en plus, on est sur l’une des plus belles places de Bruxelles donc il y a toujours moyen de sortir… les terrasses viennent de rouvrir donc on se débrouille pour combiner plaisir et travail en se faisant une petite terrasse pour profiter de la vie ».

Accueil, hospitalité et partage… quelle belle manière de voir la vie et le travail.
Vraiment, ça fait envie.

« La créativité est faite pour s’épanouir, pour se découvrir et pour apprendre.
Et Orybany c’est un peu, comment dire, pour montrer que oui, c’est possible, que c’est faisable, qu’on l’a fait et qu’on est heureux, qu’on progresse le long des aléas de la vie ».

Juliette, CO-fondatrice d’Oribany
Juliette d’Oribany

Baob, Feelings of Love

Je vous l’avais dit, Orybany, ce n’est que le commencement.
Parce que maintenant, dans le coffre magique des rêves réalisés de Juliette, il y a Baob, un projet peut-être encore plus incroyable et inspirant.

Comme moi, installez-vous, fermez les yeux et écoutez. C’est une très belle histoire. Qui devient réalité.

« Il y a quelques années, j’ai eu un cancer que j’ai surmonté, je crois, parce que j’étais entourée d’amis artisans et créateurs. C’était ma bulle d’oxygène. Parce que quand on est dans le faire, quand on est dans la création, on est dans le moment présent, on est en train de découper, on est en train de coudre, on est en train de rassembler, de se reconstituer, de vivre.
Mon frère Patrick qui est passionné de tout ce qui est bien-être, Feng-shui, aromathérapie, numérologie et tout ça m’a énormément accompagnée pendant cette période difficile.
Et, grâce à lui, j’ai eu la chance de pouvoir faire appel à tout ce qui est médecine alternative. J’ai fait du Reiki, du yoga, j’ai rencontré une naturopathe, j’ai fait de l’acupuncture… Et toutes ces choses m’ont permis à moi, de prendre soin de moi et me reconstruire.
Et plus tard, pendant le confinement, comme tout le monde, nous avons dû fermer la boutique.
Ça a été l’occasion pour nous de réfléchir et nous nous sommes rendu compte que cette offre de soins alternatifs, d’ateliers créatifs et d’activités de bien-être était très morcelée, voire inaccessible pour beaucoup de gens.
Que ce soit à la suite d’un burn-out, d’une maladie, d’une dépression ou d’une séparation, quand on fait face à ces choses qui font partie de la vie, si l’on veut pouvoir bénéficier de tout cela, on doit courir partout. C’est presque impossible.
Et c’est comme ça qu’est née l’idée de Baob ».

Une très, très belle idée, n’est-ce pas.
Un concept fort et enthousiasmant qui n’attendait plus qu’un petit coup de pouce du destin…

Baob, un rêve qui devient réalité

Le bien-être pour tous

« C’est vrai et, moi, je pense que l’Univers envoie parfois des choses et qu’il faut savoir les accepter.
Et donc, un jour, je reçois un e-mail qui disait en substance ‘ Bonjour, voilà, je suis responsable des locaux à Tour & Taxis, on est à la recherche de porteurs de projets innovants et on a envie de vous soutenir. On aimerait vous rencontrer’.
Nous y sommes allés, mon frère et moi, très impressionnés, bien sûr. Tour & Taxis, c’est quand même quelque chose.
Et le contact s’est super bien passé avec Olivier, le responsable.
De retour, on s’est reconcertés, avec Tatiana, Igor, Patrick, Patricia, Rachel, Charlotte… et on a tous su que c’était une opportunité qu’on ne pouvait pas laisser passer, la possibilité de réaliser ce projet ».

« Pourquoi ne pas se lancer dans ce projet fou qui est de rassembler toutes ces activités dans un seul et même espace pour pouvoir en faire profiter au plus grand nombre ? »

JULIETTE, CO-FONDATRICE D’ORIBANY ET DE BAOB
Baob, c’est pour bientôt

« Et donc, c’est cela, Baob, un lieu unique où les gens peuvent venir se recentrer et accéder, sans devoir courir partout, à des activités créatives, des séances de bien-être, une bulle d’oxygène pour tous ceux qui en ont besoin.
Et on veut vraiment que tout le monde puisse venir, que ça soit un espace ouvert à tous.
On est donc en train de réfléchir pour pouvoir offrir des tarifs accessibles, que ce soit pour les seniors ou les familles monoparentales.
Mais aussi pour les jeunes, qui eux aussi ont été vraiment impactés par cette crise. Leur donner l’opportunité aussi de profiter de ces services, les mettre en contact avec des porteurs de projets qui se sont lancés et qui croient à leur projet.
Je crois que c’est super important d’être aligné par rapport à son projet, par rapport à soi. C’est aussi cela qu’on veut proposer ».

« C’est ça que j’ai envie de faire, je n’ai plus envie d’être formatée ou d’être dans une case parce que quand on est formatée, il y a un moment où l’autre, la case dans laquelle on nous a mis ou on a essayé, nous, de se mettre, nous éjecte ».

JULIETTE, CO-FONDATRICE D’ORIBANY ET DE BAOB

Et donc si je pousse la porte de Baob, que vois-je ?

« En ouvrant la porte, il y aura tout d’abord la boutique où vous trouverez les créations des artisans, ainsi que tous les produits fournis par la communauté, y compris des ingrédients pour pouvoir faire les choses soi-même. Et aussi, bien sûr, les produits en lien avec les activités proposées, notamment tout ce qu’il faut pour prendre soin de soi et de son corps.
Et, au rez-de-chaussée, il y a aussi l’espace polyvalent, un espace conçu de manière à ce que chaque personne qui vient animer son atelier puisse se sentir chez soi. On le veut vraiment comme un espace cocoon, pour les ateliers yoga et bien-être, notamment.

L’espace au sous-sol fait plus ou moins 400 mètres carré, facilement aménageables, et nous allons y créer des espaces plus intimistes pour les plus petits groupes.
Et il y a aussi une cuisine dans laquelle seront organisées des ateliers culinaires parce que le bien manger fait évidemment partie du bien-être ».

On s’y voit déjà, n’est-ce pas ?
Un lieu intime et chaleureux, où on sera accueilli par des femmes et des hommes généreux et ouverts aux autres, avec comme unique objectif prendre soin de soi, de son corps et de son esprit…

Et du coup, ça ouvre quand, Juliette ?
« On est encore en pleine campagne de financement mais on espère ouvrir en septembre ou octobre parce qu’on a vraiment envie de faire les choses bien, dans les règles.
Les peintures, parc exemple, on les veut avec le moins de toxines possible parce qu’on respire dans l’espace dans lequel on est.
Pour le mobilier aussi, on veut faire appel à la communauté de nos artisans. Que ça soit par rapport au mobilier, aux produits qu’on proposera ou aux personnes qui viendront animer leurs ateliers, on veut vraiment que tout cela soit transparent et connaître tous ceux qui, d’une manière ou d’une autre, apporteront leur pierre à ce projet ».


Tant de jolies choses

Et ce n’est pas tout. Elle a encore mille autres idées étincelantes dans sa besace, Juliette.
Le projet, notamment, d’une ligne d’accessoires de mode belle et éthique pour les femmes de toutes origines qui traversent, comme elle l’a fait, l’épreuve d’un cancer et qui veulent pouvoir rester jolies et se vêtir de matières nobles à des prix abordables.

Une autre belle initiative, n’est-ce pas ?
Mais gardons cela pour une prochaine fois…


Le petit mot pour vous

Généreuse et sensible, Juliette a eu un petit pour vous, chères lectrices et chers lecteurs :
« Merci. Merci à vous. Parce chaque petit geste compte et demain sera encore mieux si on arrive à faire les choses ensemble ».

Merci à toi aussi, Juliette, et à très bientôt.


Cet article est sous Licence Creative Commons.
Vous êtes libre de le réutiliser (en mentionnant l’auteur – BY) mais pas pour un usage commercial (NC) et pour le partager dans les mêmes conditions (SA).
All about Creative Commons