Le Vintage est un art

Un beau pantalon patte d’éléphant…
Un Rubik’s Cube première édition…
Une table en formica…
La robe de ma grand-mère super bien conservée (la robe, pas ma grand-mère)…
Une collection de pins…
Une figurine géante de Goldorak…

Ça fait rêver, hein ?
Oui, je sais, moi aussi.

Et pourquoi ça ?
Parce que c’est beau, parce que c’est authentique, parce que c’est délicieusement démodé, parce que c’est rare, parce que ça ne se fait plus…
En un mot, parce que c’est VINTAGE !
Et qu’on aime ça.

Déco Vintage à la maison


C’est quoi, d’abord, Vintage

Oulalah, alors là, on entre dans de grands débats de fond.
C’est quoi Vintage ? C’est pareil que Rétro ?
Quand est-ce que c’est Vintage ?

Pour répondre à ces questions essentielles que se posent nos milliards de lectrices et de lecteurs dans la galaxie, nous avons organisé un symposium sur le sujet.
Ça s’imposait [1].

Recommandé par nos experts réunis, un petit tour vers l’étymologie pour commencer.
Wikipédia, l’encyclopédie universelle géniale, nous apprend que le mot « Vintage » étonnamment nous vient du monde feutré du bon vin. « Vintage » désigne en œnologie le « millésime » et provient du mot français « vendange ».
Ah, ah, intéressant.
N’est-ce pas.

C’est donc, tout d’abord, pour désigner un produit de « bonne cuvée » qu’a commencé à être utilisé cet adorable petit mot.
Et c’est dans les années 1980, la plus belle décennie de l’Histoire de l’Humanité, qu’il commence à s’appliquer, à la mode d’abord pour désigner un vêtement ou un accessoire ancien, datant de l’époque où il a été créé.

Aujourd’hui, par extension, il tend à qualifier « tout objet original et qui ne soit pas une imitation (disque vinyle, automobile, appareil, meuble, etc.) » [2].


Alors, c’est pareil que « rétro » ?

Eh bien, non, pas vraiment.
Poursuivant notre consultation de spécialistes, nous avons pu mettre en évidence une différence absolument fondamentale .
En effet, selon ces derniers, « retro » désignerait « un objet fabriqué de nos jours censé imiter un objet vintage » [3], quelque chose qui est « censé représenter une certaine époque, mais qui ne vient pas de cette époque » [4].

Une imitation donc…

On pourrait donc avoir notre magnifique table en formica bleu ciel fabriquée en Chine la semaine dernière qui soit la copie d’un modèle original manufacturée dans notre belle Europe insouciante et barbue des années 1970.
On parle alors de « rétro » pour cette copie sans aucun intérêt.
Si ce n’est à la limite pour faire « style genre ».

Du coup, j’ai donc presque envie de dire : Vade Retro, Rétro !
Oui, je sais. Pardon.


Et pourquoi c’est bon

A toutes celles et ceux qui nous demandent en fronçant les sourcils :
Mais pourquoi encombrer tes étagères et tes penderies avec ces vieilleries dépassées ?
C’est vieux, c’est ringard, qu’est-ce que tu vas en faire ?
A chaque chose que tu achètes, tu devrais en jeter une, tu ne crois pas ?
Mais qu’est-ce que tu fais encore avec ces vielles crasses ?

A tout ceux-là, je voudrais dire au nom des Adorateurs du Vintage qu’il y a plein de bonnes raisons pour garder ces adorables vieux trucs et toutes ont en commun LE PLAISIR !

Oui, mesdames, mesdemoiselles, messieurs, j’ai bien dit LE PLAISIR !


Heureuse nostalgie

Evidemment, quand on a 20 ans aujourd’hui, les souvenirs des bornes d’arcade, des bretelles à carreaux noirs et blancs, des Comics Special Strange, des 45 tours de Kim Wilde ou des Radios K7, ça ne parle pas beaucoup.

Pauvre jeunesse…

Et donc, à chaque fois que je regarde cette cassette VHS du Retour des Morts-Vivants (1985) dans son boitier d’origine qui trône fièrement sur ma cheminée, ça me fait chaud au cœur.
Et si vous ne comprenez pas ça, tant pis pour vous.

Que d’inspiration pour une décoration originale…


On savait y faire à l’époque

Admirez un peu l’impression parfaite sur ce T-shirt d’Iron Maiden.
Le design absolument sublime de cette console Atari 2600.
La coiffure d’enfer du jeune Eliott dans ET l’Extra-Terrestre.
Le style pur de ce maillot de foot floqué au nom glorieux d’Enzo Scifo Mundial 86.
Et je n’ose même pas revenir sur la magnificence de cette figurine géante de Goldorak…

Parce que vraiment, Madame, Monsieur, à l’époque on savait fabriquer de belles choses.

Oui, c’était en plastique, c’est vrai. Mais c’était japonais, pas chinois. Si c’est mieux ? Ah ben oui, clairement.  Déjà, parce que la Japon, c’était la patrie de San Ku Kaï. Et on ne peut pas en dire autant de la Chine…
Et si ça, ce n’est pas un argument, je ne sais pas ce qu’il vous faut.

Et puis c’est vrai qu’il y a ce toucher, cette délicatesse de la matière qui a franchi les décennies dans une caisse poussiéreuse au grenier ou dans un carton qui a pris l’eau dans la cave.
Et ces teintes ! Ce gris délicieusement terne des pages de comics (Métal Hurlant, Special USA, Vampirella, et autre Ère Comprimée…) conservés au fond d’une vieille malle, cette farandole de roses et de jaunes fluos qui virevoltent sur les tenues d’aérobic retrouvées dans les armoires chez papa et maman, ce vert puissant des pare-soleils personnalisés qu’on posait avec bonheur sur les parebrises des Samba Talbot…

Oserais-je évoquer la finesse des lignes d’une belle paire de Rangers ? D’une cravate en cuir rouge ? D’un training en synthétique ?

Alors, vous êtes convaincu(e) maintenant ?
Vous comprenez ce que nous autres, Adorateurs du Vintage, essayons de vous expliquer ?

Bien je le savais.
On ne peut pas rester sourd devant de tels arguments.


Eh oui, effectivement, c’est circulaire

Non, nous ne sommes pas sur une chaîne de télé-achat qui diffuserait avec 35 ans de retard.
Non plus sur un blog de vieux ringards nostalgiques. Rien à voir.

Nous sommes sur LIVELY, le webmagazine de l’économie circulaire à Bruxelles, et si l’on vous parle de cette magnificence des objets Vintage, c’est parce que, oui, c’est de l’économie circulaire.

En décorant votre meublé de pochettes de 45 tours de Grand Master Flash, de Police, de Bananarama ou de Taxi Girl (ce qui, vous me l’accorderez, sera du plus bel effet) plutôt que de les balancer dédaigneusement dans la benne de la déchetterie, vous faites œuvre de vertu, vous faites de l’économie circulaire.
Sans compter que si vous les jetez, vous le regretterez.

Consultons ensemble notre boussole de référence, notre maître-mètre circulaire, cette chère Echelle de Lansink…
Et que voit-on ? Tout en haut, dans la zone verte ? Oui, c’est cela : Réutiliser !

Nous y sommes. Et si je pouvais dire un mot à Monsieur Lansink, je lui suggèrerais bien volontiers de créer une nouvelle catégorie, juste au-dessus que nous appellerions « Vintagiser ».

Définition : « Vintagiser, verbe du 1er groupe : Donner de la valeur aux objets du passé (XXe siècle avec une solide préférence pour les années 1980), tout simplement parce qu’ils ont du style, qu’ils nous rappellent de bons souvenirs, et parce que, franchement, ça a de la gueule ».   

Et voilà, la preuve est faite.
Merci, professeur !

De rien, de rien…
Comme quoi, avec un peu de pédagogie.


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Sources & Citations

[1] Rendons à César ce qui appartient à César.
Crédit Gag : Goscinny et Uderzo. Astérix. La Zizanie.

[2] https://fr.wikipedia.org/wiki/Vintage

[3] https://mesanneesvintage.fr/vintage-retro-quelles-differences/

[4] https://retro-vintage-world.com/blogs/blog-retro-et-vintage/vintage-ou-retro


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