Green Future

Vous avez une idée de projet d’activité durable.
Pour le moment, c’est juste une idée, mais qui pourrait devenir un projet, et peut-être même un business.

Un nouveau truc qui, à votre connaissance, n’existe pas à Bruxelles.

Et plus vous y pensez et plus ça vous semble vraiment une bonne idée.
Et ça commence sérieusement à vous démanger.

Vous y pensez le soir en vous endormant.
Vous imaginez comment le présenter, comment le fabriquer, à qui ça pourrait plaire ou être utile…
La forme, les couleurs…

Et, en plus, ça correspond vraiment à vos valeurs, à vos convictions.
Parce qu’en plus, ce serait bon pour l’environnement.
Un beau rêve, vraiment.
Mais le problème, c’est que vous ne savez pas vraiment comment aller plus loin.
Et, déjà, comment savoir si c’est effectivement une bonne idée ?
Est-ce que, moi, je pourrais me lancer là-dedans ? Créer une entreprise ?

C’est super tentant, bien sûr, mais est-ce que c’est pour moi ?
Est-ce que je saurais faire ça ?

Et ça veut dire que je vais devoir quitter mon boulot ? Pas que je m’éclate mais quand même.
C’est un peu stressant tout ça…

Toutes ces questions, les grandes créatrices et les grands créateurs se les sont posées.
Et peut-être qu’avec cette idée qui vous trotte dans la tête depuis tout ce temps, vous serez l’un·e d’entre eux, l’un·e de ces entrepreneu·r·e·s qui font du bien à la ville et au monde.

Et, pour avancer, pour savoir, pour mûrir, pour consolider, pour tester… Il y a un truc à Bruxelles qui vous permet tout ça.

Et ce truc, c’est le greenlab de hub.brussels, un dispositif complet, accueillant et gratuit pour vous aider à faire grandir votre idée, à la transformer en projet et, peut-être, en activité-business.

Merci, Virginie, de nous acceuillir au greenlab !

Pour nous en parler, nous avons rencontré sa coordinatrice, Virginie Smans, chaleureuse et pétillante d’énergie positive.


En fait, ce sera votre atelier

Tout d’abord, très concrètement, c’est quoi exactement greenlab, Virginie ?

« Eh bien, le greenlab, c’est un accélérateur pour startups durables bruxelloises qui est organisé chaque année de janvier à juin.
Tous les mercredis soir, on se retrouve ensemble entre porteu·r·se·s de projets autour d’ateliers collectifs pour justement donner aux entrepreneu·r·e·s tous les outils nécessaires pour, après ces six mois, créer leur activité durable et se lancer sans crainte ».

OK. On comprend à peu près.
Et qui peut participer ?

« Justement, c’est ça qui est super avec le greenlab, c’est que c’est destiné à tout le monde !
Ce qu’on va surtout regarder c’est la nature du projet ou de l’idée : si c’est innovant, si c’est en économie circulaire et s’il y a une dimension de création d’emploi au niveau local, des choses comme ça.
Au niveau des personnes, ça peut être Monsieur et Madame tout le monde qui a eu une idée la veille et puis qui se dit : ‘ Tiens, en fait moi, j’ai envie de changer, j’ai envie de faire quelque chose pour Bruxelles, pour mieux vivre dans cette société ’.

Et donc, n’importe qui peut postuler au greenlab avec son idée.
Ça peut être des jeunes étudiants en dernière année comme des personnes retraitées ; ça peut être des gens qui travaillent à temps plein, comme de personnes qui sont au chômage ; ça peut être des personnes de tous les genres et backgrounds.
Vraiment tout le monde est bienvenu ».

Le greenlab est ouvert à tous.

Donc, moi aussi, je pourrais en fait.
Si c’est pour tout le monde, c’est aussi pour moi et aussi pour vous.


Facile de pousser la porte

Cela étant, je n’ai jamais fait ce genre de choses, moi.
Pour postuler, d’abord, on fait comment ?

« C’est vraiment très facile.
Il y a une petite sélection qui se fait en général à l’automne.
Il y a un formulaire très simple sur le site web de hub.brussels
où on remplit ses coordonnées, on explique un peu son parcours, sa motivation et surtout, l’idée de projet qu’on souhaite développer dans le greenlab.
Et moi, je reçois tous ces formulaires et je les passe en revue pour être sûre qu’ils remplissent bien tous les critères du greenlab, que c’est bien un projet d’économie circulaire, que c’est à Bruxelles, etc.

Puis, si tout est OK au niveau des critères, je contacte les candidat·e·s pour les remercier et leur demander de m’envoyer une petite vidéo, très courte, de 30 secondes, une minute, dans laquelle ils·elles expliquent leur projet.
Et cette vidéo, je l’envoie aux membres du jury qui participent à la sélection.
Et l’étape suivante, c’est une rencontre que nous organisons avec tous·tes les candidat·e·s. En général, on fait ça un samedi matin, parfois l’après-midi, ça dépend du nombre de candidatures.
C’est là que les membres du jury vont pouvoir poser leurs questions, discuter avec les candidat·e·s. Puis, ils délibèrent, en général le soir même.
Il y a, en moyenne, entre 15 et 18 projets qui sont sélectionnés par audition.
Et dès le lundi, je recontacte tout le monde, à la fois celles et ceux qui sont sélectionné·e·s, mais aussi celles et ceux qui ne sont pas retenu·e·s, en leur donnant un feedback du jury et en leur donnant des pistes pour essayer de se lancer quand même, même si ce n’est pas avec le greenlab.
Parce qu’au final, tout le monde peut se lancer, c’est génial et c’est tant mieux. C’est juste que tout le monde ne pourra pas le faire avec le greenlab, mais ce n’est pas grave. On peut quand même trouver d’autres façons de le faire et, nous, on est aussi là pour donner ces pistes ».


On fait connaissance et on y va

Ok, c’est vrai que ça a l’air accessible et assez facile.
Jusque là en tout cas.
Et si je suis pris, il se passe quoi ?

« Quand les candidat·e·s ont été sélectionné·e·s, on est début décembre et, là, on organise une première rencontre, en formule afterwork.
Ça se passe en général un jeudi soir, on se retrouve tous ensemble dans un bar pour faire connaissance.
C’est une première rencontre qu’on veut vraiment placer sous le signe de la convivialité.

Sous le signe de la convivialité


Et puis, on se revoit après les fêtes de fin d’année, lorsque tout le monde a rechargé ses batteries.
Début janvier, l’accompagnement commence, et on se voit toutes les semaines les mercredis soir pendant les six prochains mois pour travailler ensemble ».


Il y a tout dedans

On a bu un verre, c’était très sympa. Vraiment.
Et mon idée a été retenue.
C’est sans doute qu’elle n’était pas si sotte au final.

Mais après ? Dis-nous, Virginie ? Comment ça va se passer ?

« Eh bien, pendant ces six mois, on passe en revue à peu près tout ce qui concerne l’entrepreneuriat durable. En se posant ensemble toutes les questions importantes.
Généralement, on commence par le format du projet. Avec qui je vais le faire et sous quelle forme.
Est-ce que je me lance tout seul ?
Est-ce que je le fais avec des copains ? Avec la famille ? Avec des associé·e·s ?
Ça a son importance et ça peut tout changer et parfois même faire arrêter un projet pourtant bien parti.

Se poser ensemble les bonnes questions

Puis, on a un atelier consacré à la créativité que les entrepreneurs aiment beaucoup et qui est suivi de sessions consacrées au Business plan et au Business Model Canevas.
C’est là qu’on structure toutes les idées pour voir dans quelle direction pourrait aller chaque projet.

Et puis, on a des ateliers dédiés aux études de marché, au prototypage, aux aspects commerciaux et légaux, à la stratégie de communication, aux plans financiers…
On rencontre aussi des investisseur·e·s qui donnent leurs conseils aux candidat·e·s.

Et, bien sûr, il y aussi les dimensions durables des projets qui sont passées en revue. On organise par exemple des sessions spéciales sur les modèles économiques circulaires innovants.

Sur tous ces sujets, il y a des séances collectives et des accompagnements personnalisés.
Et on fournit à chacun.e une véritable boîte à outils d’entrepreneu·r·e·s qu’ils·elles vont pouvoir utiliser tout au long de leurs projets ».


Dix ans déjà

Cette année, le greenlab fête ses 10 ans.
Allez, tous en chœur : « Joyeux anniversaire, greenlab ! »

Merci, c’était très émouvant.

Initialement mis en place sous le nom de Brussels Sustainable Economy Academy avec l’appui précieux de l’Europe et du Fonds Européen de Développement Régional (FEDER), le greenlab peut se flatter de beaux résultats.

En quelques chiffres :

  • Sur les 10 ans de l’accélérateur, 113 projets ont été accompagnés et 264 entrepreneu·r·e·s ont été formé·e·s à l’entrepreneuriat durable et circulaire.
  • Au total, 51 entreprises qui sont passées par l’accélérateur existent actuellement.
  • Le taux de création agrégé est donc de 51 %, même si ce taux est peu pertinent à l’heure actuelle vu qu’il prend en compte les tout débuts du programme, lorsqu’il y avait peu de candidatures et qu’il y avait clairement un manque d’expérience. Le taux le plus pertinent est celui du greenlab à partir de 2016, qui lui est très bon (63 %) et continue de croître.
  • Le taux de survie agrégé des projets créés sur les 10 ans de l’accélérateur est de 76 % (39 entreprises sur les 51 créées existent actuellement).

Et pour ceux qui veulent en savoir plus, c’est ici.

Greenlab Spirit

Success stories
& Coups de cœur

Et puis, chaque année, certains des projets sont récompensés dans le cadre de la « greenlab Finale », à l’occasion de laquelle des prix sont remis à trois entrepreneu·r·e·s sélectionnées par un jury d’experts.

C’est notamment parmi ceux-là (mais pas seulement) qu’on trouve certaines des success stories qui ont marqué les esprits.

Et toi, Virginie, tu as eu des coups de cœur ?

« Des coups de cœur ?
En fait, je suis fière de tous les projets qu’on a accueillis, même ceux qui ont dû s’arrêter pour X ou Y raisons.

Cela étant, il y en a certains qu’on peut quand même évoquer. Shayp, par exemple, qui est l’un des gagnants de 2016. Ils travaillent sur la thématique du water waste management avec un système qu’ils ont mis au point et qui permet de détecter en temps réel la moindre fuite d’eau dans un bâtiment, même des petites fuites qui, au final, peuvent générer des pertes assez phénoménales”.

Shayp, l’une des belles histoires du greenlab

Ils ont fait de belles levées de fonds et sont aujourd’hui une dizaine à travailler dans l’équipe. Donc, oui, c’est un beau succès ».

« Mais, il y en a plein d’autres qui sont tout aussi inspirants.
Et c’est vrai que c’est dur de choisir parce que je les aime tous sincèrement ».

Virginie, coordinatrice du greenlab

« Il y a, par exemple aussi, un projet peut-être un peu moins connu mais que j’adore, c’est Mon Bouillon d’Antoinette qui a remporté le prix Triodos en 2019.
Et Antoinette, elle créé de vrais bouillons de grand-mère à l’ancienne à partir de carcasses de volailles bio qu’elle récupère chez les bouchers et qu’elle agrémente de légumes récupérés. Le tout est mijoté avec des épices.
Et du coup, on est vraiment dans l’économie circulaire. Et ça a beaucoup de succès et les gens en redemandent. Moi la première.

Mon Bouillon d’Antoinette

J’aime aussi beaucoup ce projet parce que ce sont des recettes de grand-mères qu’elle remet au goût du jour… On est à la fois sur la tradition et la modernité.
C’est vrai que j’ai envie de parler de tous les projets mais il faut que je m’arrête là, parce que sinon, je vais parler pendant des heures et on ne sera pas sorti de l’auberge ».

Quel enthousiasme et quelle chaleur dans la voix de Virginie !
Ça aussi, ça donne envie de présenter son idée au greenlab.


Des projets, encore des projets

En fin de compte, le greenlab fait partie des nombreuses initiatives mises en place à Bruxelles pour encourager l’économie de transition.
Cela signifie aussi que c’est là, avec cette équipe aussi compétente qu’accueillante que se prépare l’avenir durable de notre belle région.

Créativité, convivialité, efficience et durabilité, ce sont-là quelques-uns des mots-clefs qui définissent ce dispositif qui contribue à nous préparer collectivement aux grands défis de demain.

Créativité, convivialité, efficience et durabilité

Et, justement, nous avons voulu demander à Virginie quels étaient les axes prioritaires attendus pour les futurs projets.
Et, donc, pour vous peut-être.

« En fait, depuis l’année passée, on souhaite donner la priorité à des projets peut-être un peu plus ambitieux en termes d’envergure et qui soient plutôt focalisés sur la production. L’idée, c’est de favoriser une certaine relocalisation industrielle à Bruxelles.
Pour le moment, tout est fait ailleurs, parfois à l’autre bout du monde et on est convaincu qu’ici à Bruxelles, on a les ressources pour faire de la production locale de niveau industriel. Notamment parce que c’est beaucoup plus avantageux d’un point de vue environnemental de relocaliser cette production chez nous.

Donc ça, c’est notre ambition. Ça ne veut pas dire qu’il n’y a que les projets de production industrielle qui doivent postuler. On reste un programme ouvert à toutes les idées et donc tout le monde peut postuler, quel que soit son projet.
Mais c’est vrai que lors de la sélection, on va essayer de plutôt favoriser ce type de projet-là, tout en veillant à garder une certaine variété dans les projets parce que c’est aussi la richesse du greenlab. Grâce à leurs différences, les projets s’enrichissent les uns les autres et donc ça leur permet aussi de grandir beaucoup plus vite et beaucoup mieux ».

Échanger et partager, l’un des secrets du greenlab

« Enfin, le fait est que nous sommes liés à la politique régionale, qui est très orientée vers la transition économique.
C’est clairement une des visions fortes de notre gouvernement actuel.
Et nous, on est tout à fait aligné là-dessus.
C’est aussi pour ça qu’on essaie de tirer dans cette direction, pour rester alignés avec les belles idées de notre gouvernement à ce niveau-là ».


Le greenlab & Vous

Finalement, le greenlab, ce sera peut-être vous, chères lectrices et lecteurs de notre magazine Lively.

Et justement, Virginie a un petit mot pour vous :

« Alors un petit mot. Je trouve que, déjà, pour lire un magazine comme ça, vous devez être d’office des lecteurs formidables, sensibles justement à l’économie circulaire, à la transition, et à toutes ces choses-là qui sont notre avenir et aussi notre présent.
Donc, vous avez bien raison parce que Lively, c’est plein d’idées, plein d’informations sur ce qui se passe actuellement à Bruxelles en la matière.
Et si ça peut vous donner des idées peut-être pour lancer votre startup durable et postuler au greenlab, c’est tout le bien qu’on vous souhaite ! ».

C’est promis, on ne lui a rien soufflé. Juré.
Mais si nous pouvons vous inspirer, nous sommes les plus heureux des rédacteurs.

Merci à toutes et à tous. Et merci, Virginie !


Crédits photos : greenlab


Cet article a été réalisé en partenariat avec hub.brussels, l’agence bruxelloise des entreprises.


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