Local, circulaire et solidaire

Je suppose que vous connaissez tous Barbara Trachte ?
Comment ? Non ?
Incroyable !
Bon, admettons.

Alors, en quelques mots.
Barbara Trachte est bruxelloise (née à Schaarbeek), du signe du Poisson, chez Ecolo depuis plus de 10 ans et surtout, elle est Secrétaire d’Etat à la Transition Economique au sein du Gouvernement bruxellois.

Bon, d’accord. Et ?
Eh bien, en deux mots,  ça veut dire que c’est elle qui, avec Alain Maron, pilote les projets de transition économique de la Région bruxelloise.
Ah d’accord.

Eh bien, à ce titre, Barbara Trachte nous a accordé une interview exclusive pour ce 1er numéro du magazine LIVELY.
Et voilà ce qu’elle nous a raconté…

Euh…
Quoi, encore ?
C’est quoi, LIVELY ?
LIVELY ? C’est ce que tu lis. Le Webmagazine de l’économie circulaire à Bruxelles (et aussi un peu dans le reste de l’univers).
C’est bon ?
Oui, oui, vas-y.

Merci. Je disais donc.


L’économie circulaire, c’est le truc de Bruxelles

Depuis des années, les grandes agglomérations européennes et mondiales cherchent leurs voies pour conjuguer développement économique et transition écologique.

A Bruxelles, c’est en particulier (mais pas seulement) dans le domaine de l’économie circulaire que les autorités publiques ont souhaité investir et se mobiliser.

Et c’est le début d’une grande histoire d’amour…
N’est-ce pas, Barbara ?

« Oui ! Et c’est une histoire qui dure !
Quelques pionniers se sont lancés passionnément dans l’économie circulaire et puis, en 2016, la Région bruxelloise a suivi pour consolider ces acquis. Elle a notamment adopté son Programme Régional en Économie Circulaire et lancé l’appel à projet Be.Circular pour soutenir les entreprises désireuses de se développer selon ce modèle circulaire.
C’est une opération de rénovation de notre tissu économique, avec et par tous les acteurs concernés.
Nous voulons faire de l’économie circulaire notre modèle dominant car il peut s’appliquer à toutes les activités économiques.
Dès lors, la Région bruxelloise soutient aussi toutes les entreprises existantes désireuses de changer fondamentalement de paradigme ».

Qu’on se le dise…

Bruxelles dispose d’un énorme potentiel d’innovation.
C’est la première ville universitaire du pays et la part de l’emploi consacré à la R&D y dépasse les moyennes belge et européenne.
Il m’importe que ce potentiel serve à améliorer l’économie bruxelloise “.


Barbara Trachte, Alain Maron et les lauréats Be.Circular 2019, 
dont Trait Déco et LIVELY.
Barbara Trachte, Alain Maron et les lauréats Be.Circular 2019,
dont Trait Déco et LIVELY.

On cause business

Dans économie circulaire, il y a « circulaire » et…
Oui, absolument, il y a aussi « Economie ».

Parce que c’est bien de cela dont on parle.
De ces « entrepreneurs.euses, toujours plus nombreux, qui se soucient de développer une activité pérenne et porteuse d’avenir pour la Région car l’économie circulaire c’est une économie durable, créatrice d’emplois locaux et de valeur ajoutée pour les Bruxellois.es ». 


Le vice et la vertu

C’est un point absolument fondamental, et c’est en cela que l’économie circulaire s’inscrit clairement dans le développement durable.
En encourageant l’activité économique (donc génératrice de richesse et d’empois) et en l’associant aux fondamentaux du respect de l’environnement, en particulier la préservation des ressources naturelles et la limitation des déchets (cf. notre bien-aimée Echelle de Lansink), l’économie circulaire est la voie royale de l’entreprenariat durable.

Et Barbara le dit bien mieux que moi :
« Aujourd’hui, l’économie mondialisée court après une croissance infinie dans un monde fini.
Le modèle de l’économie linéaire qui extrait, produit et consomme nous mène droit dans le mur.
Les ressources de la planète s’épuisent et l’activité humaine porte aussi atteinte à l’humanité et son avenir, en particulier par ses émissions de gaz à effet de serre ».

« Notre société doit passer d’une économie mondialisée linéaire à un modèle plus local, circulaire et solidaire.
C’est cela la transition économique ! »


Barbara Trachte en compagnie des représentants d'ISATIO et d'USITOO, lauréats Be.Circular lors Circle.Made Home Tour.
Barbara Trachte en compagnie des représentants d’ISATIO et d’USITOO, lauréats Be.Circular lors Circle.Made Home Tour.

Parés pour l’aventure

On l’aura compris, l’économie circulaire, c’est bien.

Et pour ceux qui se sentent une âme d’entrepreneur et qui veulent en même temps contribuer à la cause environnementale, c’est l’activité idéale.
Et des opportunités, il y en a.
Et ça, comme nous, Barbara en est convaincue :  

« Les secteurs porteurs sont nombreux, à commencer par les secteurs de la réparation et du réemploi, mais d’autres secteurs peuvent aussi se décliner en mode circulaire, comme la construction, l’alimentation.
Et non, il ne s’agit pas de faire manger des aliments périmés mais de par exemple valoriser les invendus avant leur péremption ou de produire à partir de déchets alimentaires, comme faire pousser des champignons dans du marc de café ou de confectionner des biscuits pour l’apéro à partir des drèches de brasserie.

Toutes les activités basées sur l’économie d’usage et la fonctionnalité de partage relèvent aussi de la circularité, que ce soit la location de matériel de bricolage ou d’une tenue de soirée.
Et qui n’a pas rêvé de partir en camping dans une belle grande tente mais n’a aucune envie de la stocker dans son appartement ensuite ? Les opportunités sont quasi infinies pour les entrepreneurs.euses créatifs et innovants ! »

« Entreprenez et changez Bruxelles !
La Région bruxelloise s’engage à soutenir les entreprises exemplaires sur le plan social et environnemental afin que l’économie circulaire et sociale devienne le modèle dominant de notre société de demain ».


Bon d’accord, mais la COVID…

C’est vrai que c’est beau et que c’est bien dit.
Mais bon.
En pleine période COVID ? Vraiment ?

Eh bien oui ! Justement. C’est peut-être aussi le temps des opportunités.
Dixit Barbara :

« C’est vrai que la crise sans précédent que nous traversons a cruellement mis en évidence la fragilité de notre système économique, son incapacité à anticiper et à faire face aux chocs.
Dès lors, il est apparu encore plus fondamental de changer de paradigme pour relancer notre économie en repensant la production des biens que nous consommons, en créant des chaînes de valeur plus courtes afin de construire une économie plus résiliente face aux chocs économiques.
La crise de la COVID-19 a aussi montré le dynamisme et la créativité des entrepreneurs.euses bruxellois.es se jouant des contraintes pour trouver des solutions d’urgence afin, par exemple, de produire des masques, d’organiser la commande en ligne et la livraison à partir de commerces bruxellois, etc.

Cette crise est donc une opportunité pour accélérer le changement de paradigme de notre économie vers un modèle plus local, plus durable, plus solidaire et plus respectueux de notre environnement et de notre planète. Un modèle dans lequel l’économie circulaire est prioritaire ».  


Un petit coup de pouce quand même

Des convictions, des opportunités… Très bien.
Mais, Barbara, est-ce que ce sera suffisant pour soutenir ces activités ?
Force est de reconnaître qu’en tout cas, on avance :

« Mon cabinet développe actuellement un programme d’actions durables pour soutenir l’écosystème économique malmené par la crise actuelle mais aussi emmener toutes les entreprises dans la transition économique.
Pour ce faire, nous travaillons sur deux axes majeurs : l’innovation et la révision des instruments économiques pour stimuler le changement des secteurs déterminants sur le climat et les ressources, comme le secteur du bâtiment, le système alimentaire, l’offre commerciale, la production locale.
Par exemple, nous lancerons, en 2021 un appel à projets pour stimuler l’innovation et imaginer des produits et services nécessaires à Bruxelles pouvant être produits localement, à partir de ressources locales, comme nos déchets.
Ces innovations conduiront ensuite à des activités économiques bruxelloises. Nous avons en effet constaté qu’il nous manquait une pièce dans le puzzle de l’écosystème circulaire, en amont de l’appel à projets Be.Circular, consacré aux entreprises développant une activité circulaire. »


Une vraie vision d’avenir

« Gouverner, c’est prévoir ; et ne rien prévoir, c’est courir à sa perte ».
Je dois dire que, personnellement, je connaissais la première partie de cette citation d’ Émile de Girardin, mais pas la seconde…

Visiblement, ce n’est pas le cas de Barbara qui a les idées claires sur cet avenir qu’elle entrevoit pour nous :

« Dans 5 ans, j’espère tout d’abord que les conséquence de la crise de la COVID-19 seront définitivement derrière nous.
Ensuite, en 2025, j’espère que la transformation de l’économie bruxelloise en une économie décarbonée, circulaire et solidaire sera devenue une réalité. Elle sera sur les rails au profit de tous les Bruxellois.es, leur apportant notamment des emplois locaux de qualité.
Et en 2050, nous vivrons dans une société bas carbone, où cette nouvelle économie bruxelloise, centrée sur les besoins humains, créatrice d’emplois et respectueuse des limites environnementales, se sera déployée durablement.
Nous aurons alors collectivement consolidé notre modèle social et inventé de nouvelles solidarités, dans un monde qui aura changé.
Nos enfants et petits-enfants respireront alors un air plus sain, dans une ville agréable à vivre, moins bruyante et plus verte ». 

« 2025 est, pour moi, une étape importante sur ce chemin de la transition économique, écologique et solidaire : le point de non-retour que j’espère nous aurons alors atteint ».


Un petit mot pour vous

Barbara Trachte, notre Secrétaire d’Etat désormais préférée, a eu un petit mot pour vous, chères lectrices et chers lecteurs de notre Webmag LIVELY :

« Nous sommes dans un monde d’une complexité inouïe que nous subissons en partie. La seule voie d’espoir est de nous coaliser pour un futur désirable.
Chacun, à notre niveau, nous devons oser entreprendre pour transformer notre société de l’intérieur.
Je le fais à mon niveau, avec conviction et de manière concertée.

Tous.tes ensemble, je suis convaincue que nous transformerons les défis climatiques et sanitaires auxquels nous sommes confrontés en opportunités économiques pour ancrer l’économie à Bruxelles, produire localement quand c’est possible, réduire nos besoins de déplacements, optimiser l’utilisation du territoire et créer de la valeur ajoutée pour tous les Bruxellois.es. »

« Je tiens à remercier tous.tes les pionniers.ères qui se sont déjà lancés dans cette aventure de l’économie circulaire.
La Région bruxelloise est à vos côtés pour vous soutenir dans cette transition économique, écologique et solidaire ».


Et de notre part :
« Bonne lecture à tous de ce 1er numéro de LIVELY, le Webmagazine de l’économie circulaire à Bruxelles (et aussi un peu dans le reste de l’univers) !
La suite, l’année prochaine ».


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