Circular Fringues

Aujourd’hui, on vous parle de mode sur LIVELY.
Ben oui, la mode.

Les fringues, le look, l’allure, l’élégance, les podiums, Cannes, Hollywood…

Ça brille, c’est classe, mais reconnaissons-le, c’est pas toujours joli-joli.
Parce qu’il faut le savoir, l’industrie textile est la deuxième industrie la plus polluante au monde, comme le rappelle le dernier rapport de l’Institut national de l’économie circulaire.

Et que nous dit ce rapport ?
Je cite :

« Le système actuel de production, de distribution et d’usage est presque entièrement linéaire avec des externalités négatives environnementales et sociales à toutes les étapes de la chaîne de valeur ».
En clair, ça veut dire que ça pollue à tous les étages.

Poursuivons :
« La production de vêtements sollicite différentes ressources, à commencer par l’eau pour la culture du coton et les processus de teinture. Entre 7 000 et 11 000 litres d’eau sont nécessaires à la fabrication d’un jean, soit 285 douches ».
Et tout ça, juste pour un jean. La honte.

Et c’est pas fini :  
« D’autre part, le secteur textile est fortement dépendant des énergies fossiles, puisque les fibres synthétiques sont issues du pétrole. Le polyester représente aujourd’hui 60 % des fibres actuellement utilisées et son usage devrait doubler d’ici à 2030 ».
Or, on le sait, le pétrole c’est caca.

Et puis aussi :
« L’industrie textile génère également diverses pollutions lors de la production des fibres (usage de pesticides et fertilisants pour le coton qui représente 26 % des fibres utilisées) pendant la production (eaux de teinture chargées de produits toxiques) et pendant l’usage (microfibres plastiques) ».
En deux mots, des milliers de gens meurent empoisonnés dans leurs champs par ces saloperies.

Conclusion :
Il est plus que temps que le secteur de la mode et de l’habillement se tourne enfin vers des modèles plus durables.
Et, en la matière, l’économie circulaire a beaucoup de choses à dire.
Et franchement, de très belles choses.

Tour d’horizon.


La mode circulaire, c’est quoi ?

Un petit mot d’explication pour commencer.
Quand on parle de mode circulaire, on parle des moyens mis en œuvre pour rendre plus écologiques la conception et la fabrication de vêtements, chaussures, sacs et autres accessoires en favorisant le recyclage et la réutilisation des matériaux pour ne pas utiliser de nouvelles ressources naturelles.
Attention, bien sûr, le recyclage et la réutilisation sont deux choses bien différentes, qui se situent à des étages distincts de notre très chère Echelle de Lansink.
Ainsi, parce qu’elle ne nécessite pas une manufacturation supplémentaire, la réutilisation est plus vertueuse que le recyclage (et donc plus haut et mieux placée sur l’Echelle de Lansink).

Du coup, les fringues Vintage de seconde main, c’est top.

Cela étant, quand on parle de mode circulaire, on doit aussi parler d’économie de la fonctionnalité.
Non, non, restez-là. C’est très simple.
L’économie de la fonctionnalité, c’est le fait de payer pour l’usage d’un objet, pas pour sa propriété. De le louer, quoi.
On le loue quand on en a besoin et on le rend quand on en a plus besoin. Des fringues partagées en quelque sorte.
Une très bonne idée, surtout quand on sait qu’en moyenne, seulement un tiers de ce que contient nos garde-robe est porté.

Pour la vôtre, je ne sais pas mais pour la mienne, c’est sûr.
En plus les vêtements ont une fâcheuse tendance à rapetisser avec l’âge…


Les Trophées de la Mode Circulaire

Les choses évoluent et il se passe plein de choses en matière de mode circulaire.
Après les Petits Riens et leur fameux défilé, les dernières nouvelles du secteur nous viennent du nord de la France où se sont tenus très récemment les Trophées de la Mode Circulaire, une super initiative de la Métropole lilloise qui s’est conclue en octobre 2020 avec la remise de 7 trophées (et de 2 coups de cœur) à des créateurs et designers de mode innovants qui proposent des fringues à la fois belles et écologiques.
A voir ici.

On y a récompensé quoi ?
Des acteurs engagés pour une autre mode, des créateurs déterminés à montrer que l’innovation est possible, tout en sortant du schéma traditionnel d’une industrie polluante.

On y trouve, pèle-mêle, des sweatshirts 100 % recyclés, un jean recyclable à l’infini ou alors des emballages de colis complètement réutilisables (bonne idée et bien pensé).

On y parle donc de création, avec des tissus issus de fibres upcyclées, ou encore de procédés de fabrication retravaillés pour devenir plus vertueux, mais vous l’aurez compris, on y découvre aussi des trucs plus insolites pour rendre la mode et le textile plus vertueux, par des procédés de consignation, de packaging ou encore de transport.

1083 Une marque française très chouette – Coup de coeur
Leel Lingerie – Finaliste des Trophées de la Mode circulaire
Kidur – Un autre finaliste avec des chouettes fringues

Et à Bruxelles, du coup ?

Bon, vous allez me dire que Lille, c’est loin.
Et que les Français sont des gens bizarres, pas tout à fait comme nous.
C’est vrai.
Du coup, jetons un œil à ce qui se passe à Bruxelles.

Les boutiques et les concept-stores que nous vous présentons ici mettent en lumière des designers très contemporains qui se réapproprient la mode dans le bons sens.
Matériaux durables, produits réparables, basiques indémodables, pratiques moins énergivores, autant d’options qui rendent la mode plus circulaire et plus écologique !

Dans sa boutique située dans le centre de Bruxelles, Valérie Berckmans présente sa collection femme durable et éco-responsable made in Belgium et made in France. Ici les vêtements sont confectionnés avec des tissus bio et issus du commerce équitable. Depuis 2015, la créatrice s’est aussi lancée dans l’aventure zéro-déchet en réutilisant les chutes de sa collection femme pour lancer une collection enfants.

Collection Valérie Berckmans

On ne présente plus YUMAN, grand magasin à proximité de la place Stéphanie et dédié à la promotion de l’économie circulaire où vous pouvez retrouver une sélection de créations vestimentaires durables.

Chez COUCOU, vous louez vos fringues et, franchement, c’est du beau !
Parce quand on sait que chaque vêtement contribue à hauteur de 20 fois son poids en gaz à effet de serre, on se dit que revoir son mode de fonctionnement, ça serait pas du luxe.
L’idée de COUCOU, c’est de mettre en commun les jolies robes qui dorment dans les dressings, pour pouvoir louer à petit prix des tenues différentes pour chaque occasion, et investir dans de belles pièces durables pour tous les jours.
Parce que penser à la planète, ça n’empêche pas d’avoir du style !


ISATIO, véritables créateurs circulaires. Des vêtements et accessoires pour femmes méticuleusement conçus et fabriqués à Bruxelles à partir d’échantillons récupérés dans l’industrie textile. Une expression de vraie élégance.

ISATIO – La mode circulaire bruxelloise

Sous la promesse de devenir « Your slow fashion boutique », Wonderloop s’est donné pour mission de proposer une sélection de marques éco-responsables, belges pour la plupart. Vous trouverez ici des articles fun et colorés pour homme et pour femme.


Le dernier né des concept-stores conscients et résolument tournés vers la durabilité, Le Supermarket. Situé rue Franz Merjay, entre le Châtelain et la place Brugmann, il y a tout ici pour satisfaire les envies de beau, de durable dans la sélection de vêtements et d’objets pour la maison.
Créé par trois anciennes employées de grandes enseignes de prêt-à-porter, passionnées d’art, de design, Supermarket incarne des préoccupations grandissantes : slow fashion, esprit de communauté entre créatifs, défense du commerce local, zéro déchet…


Chez Orybany, l’économie circulaire est au cœur de la démarche.
Et pourtant, on y trouve bien plus qu’une boutique de créateurs et de marques éthiques proposant vêtements, accessoires et autres bijoux.
En effet, en plus de proposer des ateliers zéro déchet et de pratique de la récup’ en couture, Orybany fait office de hub d’accompagnement pour tous les artisans-créateurs désireux d’être accompagnés et de gagner en visibilité dans leur travail.


Super Green Me – The Ecoshop : l’adresse fair fashion bruxelloise pour toute la famille à retrouver rue Van Artevelde !
L’objectif ? Promouvoir une mode éthique mais accessible au plus grand nombre. Ici les produits sont écologiques, issus du recyclage… Au milieu d’une sélection de cosmétiques bio, produits d’hygiène, vous trouverez ici une sélection de vêtements d’intérieur et sous-vêtements pour homme, femme et enfants.


WeCo Store,  concept store situé à Ixelles, s’engage à rendre la mode plus juste et éthique. Comment ? Ici on mise tout sur la transparence des processus de fabrication. En effet, chaque article de la sélection est traçable : matières premières, conception, logistique, distribution…

On y trouve des vêtements et accessoires pour hommes et femmes, à des prix justes.

Wecostore – Le style éthique

Ethika, 128 Rue Blaes, vous trouverez ici un choix d’articles pour la maison mais bien sûr aussi des vêtements estampillés durables parmi lesquels des vêtements en chanvre ou des vestes circulaires issues de matériaux upcyclés.
Une caverne d’Ali Baba pour quiconque souhaite se vêtir de façon plus responsable ! 


Crédits images

Les photos proviennent des sites web des marques citées.


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