Le recyclage pour les Nuls

Le Recyclage, c’est la base.
C’est le « RRRR » le plus connu de notre fameuse Echelle de Lansink qui établit les grands principes de l’économie circulaire.
Notre bible, quoi.
Non, disons plutôt notre boussole.

Et dans cette échelle, le Recyclage se trouve en assez bonne place, pas aussi bien que Réutilisation ou Réparation mais évidemment infiniment mieux que Incinération. Logique.

Et, depuis le temps qu’on vous en parle, vous la connaissez maintenant par cœur notre chère et précieuse Echelle de Lansink.

N’est-ce pas ?
Ouf, j’ai eu peur.
D’ailleurs, maintenant vous avez le poster.

Alors, aujourd’hui, petite séance pédagogique avec un zoom sur ce R de Recyclage.
Parce qu’évidemment, le recyclage, tout le monde en parle mais c’est toujours bon de se clarifier un peu les idées.
Ouvrez vos cahiers. C’est parti.


Le R le plus important

S’il n’est qu’un niveau de l’économie circulaire (et pas le plus vertueux mais bien quand même), le recyclage représente la majorité des investissements économiques circulaires actuels, concentrés dans une industrie intégré et relativement complexe pour collecter, traiter et recycler des flux massifs.
En Région de Bruxelles-capitale, on parle d’environ 350 kg de déchets recyclés par habitant et par an.

Ce sont des procédés et des techniques qui peuvent vite être très complexes.
L’enjeu principal du recyclage est, en effet, de maintenir un maximum de matériaux dans le circuit de l’économie, avec la valeur des matériaux la plus élevée possible, en adaptant les processus de traitement pour préserver les propriétés des matériaux et éviter l’érosion de ceux-ci.

Pour tout comprendre sur le tri et le recyclage en Belgique
Source : RECUPEL

Chacun à notre niveau, nous contribuons donc par le tri de nos déchets à alimenter les circuits du recyclage et ainsi à favoriser une plus grande propreté dans les espaces publics, mais aussi à augmenter le flux des ressources-déchets qui alimentent l’industrie du recyclage et la capacité de reproduire des objets à partir de recyclas, ce fruit du recyclage.

Trier et recycler, c’est parfois aussi un défi.
Apprenez en jouant en famille à trier vos déchets.
Un jeu qui permet de tester vos connaissances et répond aux enjeux environnementaux.


Peut mieux faire

Les taux de recyclage varient en fonction des matériaux.
Par exemple le recyclage du verre est quasi infini alors que seulement 1/3 du plastique est recyclé en Europe.

Et dans ce panorama, tout est loin d’être rose :
La production et le recyclage du plastique en Europe émet près de 400 millions de tonnes de CO2, ce qui pourrait être évité s’ils étaient recyclés mais comme la demande de plastiques recyclés ne représente que 6% de la demande de plastique en Europe, notamment en raison de la qualité et le prix des produits recyclés en comparaison avec leurs équivalents vierges.

Le cauchemar de la pollution au plastique
Source : EcoCO2

Améliorons le bazar

Vous l’aurez compris : Recycler, c’est bien mais ce n’est que le début.
Et même en matière de recyclage, il y a pas mal de marge de progression.
Notamment par :

  1. L’amélioration de l’’écoconception des produits afin de faciliter les réparations, la réutilisation et ensuite le recyclage de chacun des composants de ces produits. C’est très important. Plus un produit ou un objet comporte des matériaux mélangés, plus son recyclage est compliqué et coûteux. Dans un monde idéal, les matériaux composant un produit devrait pouvoir être séparés les uns des autres très facilement. Cette étape d’écoconception peut aussi permettre de mieux « tagger » les composants au moment de la production d’un objet afin de les identifier et les orienter vers les filières les plus nobles à l’étape du recyclage.
  2. Le fait de favoriser la valeur d’usage par rapport à la valeur de recyclage. On ouvre un peu le sujet. Il s’agit ici de donner la possibilité aux acteurs de la réparation et de la réutilisation d’intervenir en amont du processus de tri pré-recyclage pour sélectionner des objets, produits ou des composants qu’ils pourront réparer ou réutiliser directement pour d’autres réalisations.   
  3. L’augmentation des taux de recyclage grâce aux technologies (dont les caméras intelligentes sur les tapis de tri, favorisant la reconnaissance des objets, des packagings) qui permettent d’orienter les flux de ressources vers la meilleure réutilisation, et qui évitent aux déchets d’être incinérés ou enfouis, avec les dommages sur les ressources naturelles que l’on connaît bien.

Créativité bruxelloise

Le mieux, c’est évidement de faire en sorte que le déchet devienne une réelle ressource productive locale.
Ça, c’est du bon et vrai zéro déchet productif. 

Et, dans ce domaine, les Bruxelloises et Bruxellois sont plutôt créatifs.
Jugez plutôt.

Côté jardin, pour commencer.

EnVie prépare des soupes à partir de surplus de légumes frais fournis par les agriculteurs belges. Cette production est assurée par des personnes qui réintègrent le marché du travail après une période de chômage de longue durée.

PermaFungi est une champignonnière unique. Elle recycle le marc de café pour produire des pleurotes, des chicons, du compost bio et des matériaux innovants.

Permafungi est une coopérative à finalité sociale basée à Bruxelles qui recycle un déchet urbain – le marc de café !

Mad Lab et Beerfood sont deux entreprises qui transforment les grains qui ont servis à faire la bière en délicieux crackers.
Une aubaine pour les micro-brasseries urbaines qui n’ont généralement pas de solution.


Côté cour, il existe aussi de super trucs produits avec des matériaux recyclés et recyclables :

CyCLO et ses collaborateurs mettent tout en œuvre pour que les cyclistes restent en piste (1), pour que les vélos inutilisés réintègrent les rues de la capitale (2) et pour que les pièces réutilisables des vélos mis au rebut soient à nouveau rodées

CF2D revalorise des Déchets d’Equipement Electriques et Electroniques par la formation et la création d’emplois en gérant la collecte, la réparation et lorsque c’est indispensable aussi le recyclage de matériel informatique.

Chez MicroMarché , vous pourrez aussi découvrir lors d’événements des produits d’artistes et artisans circulaires travaillant des matériaux recyclés


Et chez Yuman Village, bien sûr

Yuman Village , vous propose de nombreux articles recyclés comme des crayons en plastiques jeans recyclés, des stylos à bille en pots de yaourt recyclés.

Et surtout, vous pourrez enfin recycler de produits utiles pour les artisans, tels que des chaussettes, qui seront envoyées aux Chaussettes Orphelines.
La marque s’en chargera pour produire d’autres chaussettes, des bas synthétiques, qui seront recyclés par Swedish Stockings pour en produire d’autres ou encore des chemises d’homme qui seront transformé par Joseffa en pyjamas pour femmes, des foulards carrés pour la styliste Eleonore de Lichtervelde qui va les utiliser pour faire de jolis pulls, des accessoires en cuir et cravates en soie pour YUSO qui seront transformés en d’autres accessoires et sacs, des jeans, dont une partie sera envoyée au recyclage pour Mud Jeans par WeCo Store et l’autre sera upcyclée en accessoires par Jack is blue, les parapluies cassés qui seront transformés en capes de pluie par Mélanie de Parapluiestandupcycling et aussi des boutons orphelins qui seront réutilisés par Isatio pour créer de nouveaux vêtements.

Il y a tellement de belles choses chez Yuman Village

Des projets de grande envergure

Outre ces créateurs et artisans, la Région de Bruxelles-capitale réunit aussi d’autres professionnels du recyclage tels que :

Bel Albatros traite les principales familles du plastique de consommation courante telles que les plastiques durs : PP, PE et souples : LDPE.
Ils collectent des déchets industriels propres comme des invendus ou rebuts de production qu’ils transforment en pellets de plastique recyclés pour fabriquer des objets durables, utiles, non-jetables et recyclables. A lire aussi dans notre article sur Recy-K.

Les machines de Bel Albatros permettent de recycler des tonnes de plastique.

MCA Recycling est un autre acteur important du recyclage en Région de Bruxelles-Capitale, qui propose des solutions « sur mesure » afin de faciliter le tri et la gestion des déchets en entreprise.


Cela étant

Le meilleur déchet est celui qui n’existe pas, et donc tout en haut de cet entonnoir des priorités circulaires, nous pouvons décider ou non d’acheter des produits qui devront être recyclés facilement ou pas, ou tout simplement éliminer le superflu aussi.

Le recyclage a aussi ses limites.
François Grosse, un ingénieur français, a calculé qu’au-delà de 1 % de croissance annuelle des consommations d’une matière, même le recyclage de la quasi-totalité des déchets n’a qu’un effet dérisoire sur la pérennisation des ressources (les gisements de minerai) et donc aussi sur les impacts cumulatifs de la chaîne d’extraction et de transformation.
En fait, cela ne fait que déplacer le problème de 50 ou 60 années.
L’enjeu est donc de repenser la croissance autrement.


Pour se faire plaisir

Je ne résiste pas au plaisir de vous partager cette petite vidéo de sensibilisation québécoise de MiniTFO (que nous avons notamment reprise pour notre image principale) :
https://www.youtube.com/watch?v=tdH1xpCT8o4
Pas sûr que vous apprendrez grand chose, mais c’est trop mignon.
Merci à eux.


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