Aujourd’hui, zoom sur un autre R de notre chère Echelle de Lansink, la boussole fondamentale pour comprendre l’économie circulaire, avec un dossier spécial sur la… RÉPARATION, clairement l’un des meilleurs moyens pour lutter contre l’obsolescence programmée et le gaspillage.
Et qui de mieux pour nous en parler aujourd’hui que le Dieu vivant du Répare-Tout, j’ai nommé, bien sûr, l’immense MacGyver !
Un tonnerre d’applaudissements. Un déchaînement.
Mais quelle folie dans le studio !
Eh, oui, la Rédaction de LIVELY est heureuse d’accueillir aujourd’hui le célébrissime héros, celui qui créa en le mouvement mondial du MacGyverisme dont nous fêtions le 35ème anniversaire en septembre dernier.
Pour les plus jeunes d’entre nous (ou les plus incultes, franchement), il s’agit d’épisodes où le célèbre héros mettait en pratique ses connaissances scientifiques et l’utilisation inventive des objets à sa disposition, tout en n’utilisant que… son couteau suisse (et encore) pour se sortir des pires situations, réparer tout ce qui passait à sa portée et, ainsi, contribuer au bien commun.
Initié par notre beau héros, ce mouvement pris encore plus d’expansion dans les années 2000 avec le développement de plateformes Wiki, facilitant la transmission de connaissances en réparation, et plus récemment encore au niveau local, avec la création de nombreux FabLab (pour « Fabrication Laboratory »).
Manu, tout ému de la proximité du héros de son enfance :
« Alors, Mac, vous venez de traverser l’océan grâce à votre péniche aménagée pour participer à une vaste campagne contre l’obsolescence programmée à travers l’Europe.
Pourquoi avez-vous décidé de passer du statut de héros de la télé à celui de Héraut de la Réparation ? »
MacGyver : « En discutant mardi matin avec le Secrétaire Général des Nations Unies, j’ai compris que ma notoriété pourrait servir à sensibiliser aux bienfaits de la Réparation.
Je souhaite aussi à titre personnel, offrir un monde meilleur à Wylie, ma fille. J’avais entendu des interviews de plusieurs responsables de l’Union Européenne parler du Green Deal, et j’ai alors compris que ce côté de l’Atlantique a une volonté plus forte de lutter contre l’obsolescence programmée.
D’ailleurs, je me rends cet après-midi à Paris pour rencontrer les Sénateurs français qui ont voté cette loi obligeant la réparabilité de plusieurs équipements électriques & électroniques ».
Manu : « Pourquoi teniez-vous absolument à commencer votre tournée par la Belgique ? L’un des plus petits pays Européens ? »
MacGyver : « Look, votre pays a de nombreux atouts et des ressources sous-exploitées.
D’abord vous êtes un pays multiculturel donc c’est un excellent pays pour tester des innovations. C’est la raison pour laquelle vous avez plus de 800 centres de décisions de multinationales basées en Belgique, et c’est aussi la capitale de l’Europe.
Donc c’est ici que tout se passe pour favoriser des normes environnementales et sociales plus élevées. Plus de 80% des lois des pays de l’Union Européenne sont des transpositions de directives communautaires. Nous n’avons pas cette chance aux Etats-Unis.
Vous les Européens, vous avez démarré un mouvement pour repenser l’économie et panser les maux que nous provoquons à la terre par la surconsommation, en favorisant l’économie circulaire, et la Réparation qui se trouve sur un des hauts échelons de l’Echelle de Lansink ».
Question de prix et de valeurs
Manu : « Merci pour cette vision inspirante de l’Europe et du Green Deal, mais à propos de la Réparation, ne pensez-vous pas être à contre-courant ?
Aujourd’hui, il est possible d’acheter un fer à repasser neuf à 9 €, alors que la réparation coûtera au minimum 3 ou 4 fois ce prix ? »
MacGyver : « Well, tu as raison. Aujourd’hui le critère du prix d’achat est trop souvent privilégié par rapport au coût total de l’usage (voire de propriété) sur la durée réelle d’utilisation.
Mais Manu, as-tu pensé à la durée de vie maximal d’un fer à repasser qui vaut 9€ ?
Tu vas probablement devoir le changer tous les 2 ou 3 ans, sans compter que celui-ci aura un très mauvais score énergétique (probablement D), et donc sur une durée de 10 ans, tu auras dépensé énormément d’argent en achat, en consommation, et en déplacement, et peut-être aussi que tu auras ruiné tes beaux vos vêtements parce que cet équipement ne sera pas adapté et entrainera une plus grande usure de tes fringues.
Bref, un surcout direct et indirect probablement proche de 100€.
C’est pourquoi, il est indispensable de favoriser le coût total de l’usage, et donc de favoriser des équipements de haute qualité mais dont la durée de vie sera plus élevée. »
C’est facile en fait
Manu : « Tout le monde n’a pas forcément un pouvoir d’achat qui permet d’acheter des équipements électriques à ce prix-là. »
MacGyver : « C’est vrai, mais les acteurs de l’économie sociale & solidaires membres de RESSOURCES vous proposent à la fois des équipements de haute qualité, reconditionnés et réparés, pour un prix tout à fait compétitif et en plus vous favorisez la réinsertion de travailleurs par la formation.
Et ‘cherry on the cake’, vous recevez une garantie de 2 ans ».
Manu : « Oui mais est-ce que le gisement qu’ils utilisent ne va pas s’épuiser et quelles compétences sont nécessaires ? »
MacGyver : “ This is not rocket sciences ! La plupart des équipements qui sont récupérés et jetés ne demandent que de simples réparations.
Près de 25% des fers à repasser jetés en Région de Bruxelles-capitale fonctionnent encore mais il faut la plupart du temps réparer le cable électrique ou tout simplement … nettoyer le sabot.
Je vais vous révéler un secret : Mon ami Indi a trouvé une véritable mine urbaine à Bruxelles. Plus de 5 tonnes de déchets d’équipements électriques et électroniques sont jetés tous les jours, et ensuite recyclés à plus de 60 kms de Bruxelles pour uniquement récupérer les métaux : cuivre & or !
Et je ne parle que du petit électro, donc sans compter les frigos, machines à laver, TV, etc. »
Manu : « Indi ? Vous parlez de l’autre aventurier ? Indiana Jones ? »
MacGyver : « Oui, You know dans la vraie vie Harisson Ford est menuisier-ébéniste avant d’être archéologue-aventurier, c’est d’ailleurs comme cela qu’il a trouvé un job d’acteur, en construisant un décor sur un lieu de tournage. »
Indiana Jones
En tournée à Bruxelles
Manu : « Revenons aux conseils concrets que vous pouvez partager avec les Bruxellois-e-s.
Concrètement, comment réparer des objets du quotidien dans la métropole européenne ? »
MacGyver : « To make a long story short, voici 5 pistes « affordable » pour vos lectrices & lecteurs :
1. Favorisez la valeur totale d’usage (avec tous les couts indirects) et l’impact environnement (notamment énergétique). Et, dans tous cas, vérifiez toujours la réparabilité des équipements que vous achetez ainsi que la garantie.
2. Tentez de réparer vous-même, grâce aux multiples vidéos & méthodes disponibles on-line, dont WikiFab.
3. Rejoignez un Repair Café. Il y en a certain un près de chez vous. En plus, c’est une façon de rencontrer d’autres personnes sympas dans votre quartier. Ou encore un deux espaces créés pour découvrir entre potes le bricolage et la réparation : Les débrouillardes et Fais-le toi-même !
4. Rejoignez un FabLab ou, avant cela, il y a plusieurs espaces qui vous permettent de tenter l’aventure des ateliers partagés (semi-)pros. Ces lieux où vous pouvez expérimenter en pair-à-pair la réparation d’objets et la création d’objets voire le lancement d’une activité professionnelle basée sur des ressources provenant de la mine urbaine. Il y en a notamment un génial chez RECY-K : MicroFactory.
5. Last but not least, si vous n’y arrivez pas, faites appel à un-e réparatrice-eur professionnel-le.
Les plus sympas sont d’ailleurs membres de CircleMade, le cluster bruxellois de l’économie circulaire.
Dès aujourd’hui, vous avez accès à Cyclo et les Ateliers de la rue Voot pour vos vélos, Shoes Shine pour vos chaussures et vêtements, MisterGenius ou CF2D pour vos équipes électroniques.”
Manu : “Wouaw. Super, Mac Trop cool ! Merci pour cette fabuleuse démonstration.
Nous vous laissons repartir à votre tournée. Vous avez encore un agenda chargé pour rencontrer plusieurs décideurs politiques, dont Maron ici et puis Macron là-bas“.
Alors là, Manu, chapeau. Parce que celle-là elle est vraiment bien bonne.
Sources des images
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